Je vous conseille de mettre cette musique légèrement en fond avant de commencer la lecture.
Il y a des millénaires, sur les rivages de Méditerranée, une jeune femme, sublime et pure, se faisait enlever par le plus féroce de tous les dieux, Zeus.
Son nom était Europe, et beaucoup aujourd’hui ont oublié son mythe.
En ce jour où l’âme de l’Europe s’éteint peu à peu, où la civilisation des pères, des colonnes et des cathédrales dessine son dernier soleil couchant, j’allume une dernière fois la mémoire de mes anciens.
Je réveille cette mémoire et me fait le dernier Hermès, le messager de la lumière vacillante d’Europe.
Europe, bien étrange mot.
Au début des temps, quand les premiers hommes nommèrent ce continent, les phéniciens l’appelèrent Ereb : le couchant.
En opposition à Assou, qui deviendra Asie : le levant.
Au croisement des civilisations et à la croisée des temps, le continent de mes ancêtres revient à sa genèse, en bouclant la boucle.
L’Europe, ce continent boréal, vient terminer sa course tel un astre s’éteignant avec grâce après avoir éclairé les ténèbres et apporté la lumière sur tous les peuples, donnant un exemple vaillant de ce dont est capable l’être humain lorsqu’il repousse les limites de l’impossible.
Une ethnie lumineuse qui, pendant son bref passage sur Terre, aura apporté à tous les autres peuples du monde les plus beaux joyaux, ceux de l’art, de la connaissance, de la philosophe grecque, de l’artisanat, de la médecine, de la technologie et de la morale.
Grâce à sa bonté et sa bienveillance, le peuple européen aura offert à l’humanité la Lune et les étoiles. Il aura hissé la prospérité de l’humanité à des niveaux jamais atteints, faisant vivre le paysan d’aujourd’hui comme les rois de jadis.
Je sens dans ma chair la mort de ma civilisation et avec tristesse, je prends la main de l’Europe, comme une vieille dame qui aurait vécu une trop belle vie pour pouvoir me l’expliquer. Et moi qui aurait souffert de trop de peine pour la contenir.
Je l’accompagne avec soin, vers les derniers rivages du crépuscule où elle trouvera une résonnance pour l’éternité. Je lui promets que je me ferai gardien de sa mémoire, héritier de son cadeau, témoin de sa splendeur, conteur de son épopée.
Je pourrai dire : ” J’étais Européen.”
Je constate, dans un temps en suspension, la belle Europe donnait son dernier souffle.
Si on tend l’oreille, on peut entendre le silence au milieu des bruits sans fin. Des vallées de France aux forêts mystérieuses de Germanie, des falaises de Grèce aux plages d’Italie, des montagnes de Norvège aux ports de Hollande, l’Europe attend. Elle se prépare…
Telle une émanation prophétique, la civilisation européenne glisse de l’Ouest à l’Est, du couchant vers le levant, pour y renaître et trouver une nouvelle forme, telle une jeune fille quittant les bras de sa mère pour se rendre dans ceux de son amant qui deviendra son mari et protecteur.
Ainsi va le cycle de la vie, ainsi va le cycle des civilisations.
La flamme de Prométhée, qui aura offert à son peuple la plus glorieuse des épopées, aura brûlé les ailes de son enfant de l’Ouest, trop grande et trop glorieuse, elle l’aura poussé à devenir trop sûre et trop confiante, la rendant aveugle de sa propre folie.
Comme Icare en son temps, elle aura voulu voler trop haut, causant sa propre chute. Les lamentations de ses enfants se font déjà entendre, une tristesse éternelle de voir s’éteindre une gloire si pure.
Peu à peu, je vois le beau se faire remplacer par l’hideux, le vivant par la putréfaction, le pur par le corrompu.
Ce peuple aux milles aventures, aux plus belles femmes, aux plus grandes épopées.
Ce peuple qui aura été le berceau d’Achille, d’Alexandre, d’Ulysse, de Charlemagne, de Saint-Louis, de Jeanne d’Arc, de Jules Vernes, de Da Vinci ou de Napoléon.
Ces visages nobles, aux cheveux dorés et aux yeux d’azur, si rares et si longtemps jalousés, si longtemps admirés, se laissent diluer dans l’infiniment commun.
Se laissent disparaître dans l’ébène qui conquiert tout sans distinction, qui lisse, qui efface, qui remplace.
Les européens de l’Ouest, comme des martyrs, auront au moins dans leur extinction donné l’exemple à leurs frères de l’Est, comme dernier cadeau.
L’Ouest, en brulant comme un phénix avant de renaître à l’Est, aura montré la plus grande des leçons.
Celle qu’il ne faut jamais oublier. Celle qui nous lie tous, que l’on soit roturier ou empereur.
Memento mori
Souviens-toi que tu vas mourir.
Les descendants de ces géants auront oublié que même eux pouvaient disparaître. Que l’arrogance et l’orgueil, que la certitude d’être sortie de l’Histoire, n’était rien de plus qu’un piège pour mieux les abattre.
En ayant renié la sagesse de leurs anciens et les leçons du passé, ils ont abandonné la vie, ils l’ont laissé à d’autres. Ils ont oublié que le soldat grec, pour garantir la paix, ne baissait jamais sa garde ni son bouclier. Ils ont oublié que les plus grandes prospérités demandent les plus grands sacrifices.
Ils auront oublié que toute liberté implique des responsabilités.
Si vis pacem, para bellum
Qui veut la paix, prépare la guerre.
Bientôt ce peuple qui s’éteint dans l’indifférence, mordu et griffé par ces imposteurs infliltrés qui étaient hier ses plus farouches ennemis, va laisser derrière lui un décor rempli d’une mascarade où les nouveaux arrivants réécriront l’Histoire pour dire “c’était nous”.
Or, certains se souviendront encore. Certains auront vu. Certains auront été témoins de l’extinction du plus beau peuple ayant marché sur cette Terre. Ce peuple là c’est le peuple d’Europe.
Mais l’Europe est grande. Elle n’en est pas à sa fin. La mère meurt pour protéger sa fille. L’Ouest meurt pour renforcer l’Est. C’est déjà arrivé, et ce cycle ne fait que se répéter.
Il y a presque 2000 ans, Rome s’effondrait de l’intérieur et de l’extérieur, ayant traversée une décadence très similaire à la nôtre. Aujourd’hui, l’Ouest passe par les mêmes étapes que les romains ont connues, reproduisant exactement les mêmes erreurs, les mêmes schémas.
Et la civilisation à l’Ouest, comme elle l’avait fait du temps de Rome, ne disparaît pas complétement, car dans sa chute, elle enfante une civilisation héritière, qui pérpetue sa tradition à l’Est.
Cette extension de la civilisation mère, devint même plus brillante, plus prospère et connaîtra une longévité bien plus grande que son origine.
Et aujourd’hui, les choses se répétent. Aujourd’hui encore, l’Ouest se décompose pour former un héritier à l’Est qui perdurera sa tradition. Qui fera survivre sa civilisation, en restant solide, pendant que l’Ouest se détruira, comme elle l’a fait par le passé.
Car au final, la Terre continua de tourner à la chute de Rome, tout comme elle continuera de tourner à la chute de l’Europe de l’Ouest, ce ne sont que les civilisations et les peuples qui changent, pas la terre.
L’important au final, c’est la civilisation, pas le sol.
Et aujourd’hui, alors que ce cycle se répète, le sol de la civilisation héritière est bien plus grand, pharamineux même.
L’Europe s’étend de Lisbonne à Vladivostok.
Les vastes territoires vierges et qui ne demandent qu’une nouvelle épopée s’étendent à perte de vue à l’Est. Ils appellent les enfants d’Europe à venir écrire une nouvelle page de leur histoire.
Une nouvelle page de la grande Histoire.
Comme les grandes migrations des germains d’antan de l’Est à l’Ouest, une nouvelle grande migration européenne s’annonce, cette fois-ci de l’Ouest à l’Est.
Cette nouvelle épopée est pleine de défis. Elle portera une nouvelle ère. Elle donnera à l’Europe un souffle nouveau.
Elle verra émerger les nouveaux prodiges, les prochains génies. Elle verra les frontières de l’univers encore repoussées. Elle verra l’Européen se voir attribuer un territoire vertigineux, offrant des possibilités infinies.
Elle verra les virtuoses de demain écrire les nouvelles pages d’un millénaire qui n’en est qu’à ses débuts.
Une terre faite pour sa grandeur, où les porteurs de la tradition y sont déjà plus vivants que jamais.
Mon chemin s’y dessine.
Bientôt, tout comme mes ancêtres l’ont fait avant moi, je quitterai un territoire pour en épouser un nouveau. Je porterai sur mon dos l’héritage et les bagages de tout un peuple, toute une génération.
Les derniers meilleurs individus de l’Ouest, qui obtiendront en héritage cette civilisation et qui glisseront vers l’Est, auront pour devoir de la faire perdurer et fleurir.
Et le temps est venu de faire mes adieux à la terre qui m’a vu grandir.
Et n’étant pas très doué pour les adieux, je ne ferai que remercier.
Ma gratitude pourrait difficilement être décrite. Mais en quelques lettres, j’adresse à ceux qui m’ont précédés ces derniers mots, à la manière d’un Charles Quint.
“Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval.”
Charles Quint
Je remercie la Grèce de m’avoir appris à penser, à philosopher. Je remercie l’Italie de m’avoir appris l’élégance et la fierté. Je remercie l’Angleterre de m’avoir appris l’étiquette et le prestige. Je remercie l’Allemagne de m’avoir appris la poésie, la musique et la discipline. Je remercie la Scandinavie de m’avoir appris à aimer la nature. Je remercie toutes les nations du continent boréal d’avoir pu porter jusqu’à moi leurs enseignements.
Tout particulièrement, je remercie le pays qui m’a vu naître, la douce France, de m’avoir enseigné la beauté et l’art de vivre.
Mais plus que tout, je remercie l’Europe de m’avoir enseigné la grandeur.
Une nouvelle page se tourne et de nombreuses péripéties m’attendent dans cette nouvelle Europe, à l’Est, cette héritière qui n’attend plus qu’à briller. J’y amène l’enthousiasme et l’énergie de bâtir.
Plus que jamais, un nouveau cycle commence…
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Au-delà de l’agréable musique des mots, je ne peux adhérer à cette vision défaitiste qui s’entend trop souvent aujourd’hui, dans les milieux de droite. La “nouvelle Europe” ne peut pas se faire à l’Est seulement, elle doit absolument conserver son flanc ouest.
En 2040, l’islam représentera la deuxième religion de Russie. Les espaces immenses et quasiment vides subissent depuis toujours les assauts de populations asiatiques, et ils vont aller grandissants.
Autre point : Français moi-même depuis un millénaire au moins, je sais l’histoire de mes ancêtres, qui, s’ils ont migré, ont migré sur les mêmes terres, et qui, comme nous, ont subi les assauts de l’islam, les trahisons de l’intérieur etc.., mais qui ont tout fait pour défendre leur terre. Car s’il est exacte que la civilisation compte, le sol compte tout autant. Et que l’on soit né en France ou en Allemagne, cela fait une grande différence.
Être grand, c’est, déjà, l’être chez soi. La situation critique que nous vivons sur notre sol doit se régler sur notre sol, en rupture avec tous nos gouvernants. C’est le peuple qui le premier remettra l’ordre chez lui, qui fera se soulever tous les autres peuples d’Europe. Je dis bien les peuples. Alors, l’Europe sera ce qu’elle doit être depuis toujours : unie, forte, crainte et respectée, de Lisbonne à Vladivostok. Mais en aucun cas elle ne doit s’amputer de son flanc Ouest. Ce serait là son arrêt de mort, prise en étau entre Asie et Afrique.