Aujourd’hui, c’est avec grand plaisir que nous continuons notre partenariat avec l’Institut Iliade avec notre publication d’un vendredi sur deux.
Cette semaine nous découvrons un article et une vidéo qui met en lumière le lien étroit entre l’Européen et sa terre.
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de la naissance à soi-même. Les itinéraires européens, ce sont les chemins de la beauté. Les itinéraires européens, ce sont les chemins de l’aventure…
Nous sommes le paysage de l’Europe. Cette vérité, on ne la découvre qu’à la fin des itinéraires européens. Ce sont les chemins qui mènent à cette connaissance.
Au commencement, nous ne savons pas très bien qui nous sommes. Nous ne savons pas ce qu’est la vie, le sens profond de l’être. Je, tu, il – nous ne sommes pas des abstractions mathématiques comme on veut nous le faire croire, et encore moins des abstractions philosophiques. Nous ne sommes pas des « citoyens du monde ». Même si nous essayons, nous ne nous reconnaissons pas dans les images publicitaires.
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de la naissance à soi-même. Le plus difficile à trouver est toujours le début du sentier, celui qui nous conduit vers nous-même, vers ce qui nous fait aller bien. Heureusement, un jour, nous trouvons. Première fois de notre vie que quelque chose nous touche et première fois aussi que nous nous sentons séparés. Cette naissance est aussi le deuil de ce que nous nous ne sommes pas. Pourquoi n’avoir pas choisi un autre continent ? Comment expliquer notre sympathie pour un itinéraire européen ? Pourquoi ressentons-nous cette sympathie comme nécessaire et ne pouvons-nous pas l’expliquer ?
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de la beauté. À l’orée du sentier, nous avons tous été orientés par une première expérience de la beauté, expérience solitaire la première fois, et vertigineuse. La vie est imprévisible. Nous devons agir sans pouvoir deviner ce qui nous attend et le temps est irréversible. Seule la beauté, cette beauté qui se présente à nous, peut être notre guide. Dans l’amour, le coup de foudre est la promesse d’un foyer heureux. De même, dans la vie, la beauté doit être pour nous la promesse d’une voie qui mène à notre plus complet épanouissement.
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de l’aventure. Chemin de terre, de sable et de pierre… Chemin humide et doux, sec et ombragé… Chemin des plaines et des bosquets, des littoraux et des falaises, des montagnes et des lacs… Désormais nos sens et notre souffle s’éveillent, désormais nous avons un corps pour sentir et un esprit pour respirer, alors que nous parcourons, la joie dans l’âme, ce beau sentier sur lequel nous sifflotons gaiement.
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de l’amitié et de l’amour. D’une étape à l’autre, nous rencontrons d’autres marcheurs avec lesquels nous faisons un bout de chemin. Hyacinthe, Lila, Hélios… Ce sont des prénoms européens. Un été, nous nous sommes retrouvés réunis au bord d’un lac. Nous avons éprouvé les mêmes sensations, partagé les mêmes émotions et pensées. Harmonie intérieure et extérieure, manifeste par notre enthousiasme et nos sourires. C’est la première fois que nous connaissons cela, la réelle appartenance à un groupe. Notre langage est une musique naturelle, plus profonde, plus pudique que les mots.
Les itinéraires européens, ce sont les chemins des Européens. Hyacinthe, Lila, Hélios… Ce sont nos prénoms et ce sont aussi des êtres d’une nature qui nous entoure au quotidien. Aller par monts et par vaux, rendre visite à ses proches, effectuer un pèlerinage, voyager… Les itinéraires de l’Europe, ce sont les chemins où nous marchons dans les traces de nos ancêtres, que ce soient celles de la petite ou de la grande histoire. Chemins qui mènent aux grottes du paléolithique, aux menhirs magnifiés par les celtes, aux temples grecs, aux camps militaires des légionnaires romains, aux cathédrales des pèlerins, aux grandes foires ou festivals de musique…
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de l’enracinement. L’existence d’une communication est un signe de vie. Transmission du mouvement, circulation des énergies… Pourquoi cette voie est-elle la nôtre ? Pourquoi une telle réciprocité avec notre itinéraire ? Car nous partageons des affinités avec notre environnement. On nous force à nous interroger sur le pourquoi de ces affinités. Mais autant nous demander pourquoi nous sommes nous. Nous venons d’atteindre les limites de la rationalité. La vie est un donné qui ne s’explique pas, ni ne se justifie. Nous sommes nés comme nous sommes nés, et nos ancêtres pareillement avant nous. On ne raisonne pas sur la vie, il convient juste d’aller dans son sens.
Nous sommes le paysage de l’Europe. Si Dieu a créé l’homme, la nature européenne nous a faits nous, européens, à son image, du moins c’est ce qui apparaît dans les lignes de nos mains. On nous dit qu’il existe d’un côté la nature et d’un autre la culture, comme si nous étions de constitution différente. Mais notre corps est fait des mêmes éléments. Sagesse, courage, tempérance et justice. On nous dit que nos héros et nos dieux sont une pure invention culturelle. Mais le texte nous a été murmuré par les épopées géologiques. Nous sommes le paysage de l’Europe, autant qu’elle est notre paysage. Elle nous anime et nous fait vivre, tant dans le corps que dans l’âme.
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de l’immortalité sur la terre. Nous sommes jeunes, nous sommes vieux, tout cela est relatif, lorsque nous savons que nous avons l’âge de notre nature. Plusieurs milliers d’années. Nous ne sommes pas nés d’hier et nous ne serons pas vieux dans cent ans car un siècle n’est pas l’ébauche d’une ride sur le visage d’un être millénaire. C’est à la fin du sentier que nous comprenons cette vérité, que nous participons d’une lignée immémoriale. Enfin reposons-nous, et jouissons du simple fait d’être nous-mêmes.
Les itinéraires européens, ce sont les chemins de la sérénité. Une balise, deux balises, trois balises… Il est étonnant de voir à quelle vitesse le paysage change. En quelques pas, on atteint rapidement cent, deux cents… mille mètres de dénivelé. Dans la vie, on ne se rend compte de la distance parcourue que lorsque l’on regarde derrière soi. Il y a désormais une profondeur de champ, un horizon. Au loin, le point de départ qui était tout une montagne n’est plus qu’un minuscule point, anecdotique, et nos perspectives de vie excèdent infiniment notre champ de vision. Nous sommes restés là longtemps, entre amis européens, à contempler le soleil sur la vallée.
Une vidéo réalisée par Justine Bertrand de la promotion Jean Raspail.
Retrouvez les itinéraires européens sur le site de l’Institut Iliade.
Crédits : Kevin MacLeod pour les musiques Long Road Ahead et Lord of the Land
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