Introduction à la philosophie

À travers ce court article d’introduction à la philosophie, mon but est de vous transmettre ma passion pour la philosophie, que vous retrouverez dans la catégorie dédiée, en vous apportant mon analyse sur ce qu’elle représente à mes yeux et sur pourquoi je la considère comme absolument fondamentale et nécessaire pour comprendre le monde aujourd’hui. En tâchant à mon humble niveau de la rendre accessible au plus grand nombre et en vous apportant mes connaissances et mes analyses, j’espère contribuer à démystifier celle-ci et éveiller les consciences. Je tiens à rappeler que cet article est parfaitement subjectif et n’a pour seule ambition que d’apporter mon ressenti sur un sujet que je trouve malheureusement trop peu considéré. J’espère me montrer convaincant et vous encourage à vous exprimer à ce sujet dans les commentaires. Cette petite parenthèse close, allons-y.

Le rôle de la philosophie

Il est assez commun aujourd’hui de constater que la philosophie est délaissée voire décriée par la majeure partie de la population. Trop souvent perçue comme inaccessible, ennuyeuse, inutile même pour ses plus farouches contestataires, ou simplement comme une matière scolaire que l’on apprendrait comme on apprend l’art plastique et les mathématiques ; la philosophie souffre réellement de cette mauvaise image et particulièrement de nos jours. Le philosophe en lui-même souffre -particulièrement en France- de cette mauvaise réputation, celui d’un rêveur chétif, seul, isolé, délaissant parfois sa santé, toujours son corps, pour ne se consacrer qu’à l’intellect. Cette vision très manichéenne peut néanmoins se justifier, tant il est rare –pour ne pas écrire presque impossible- de croiser un « philosophe » moderne qui ne délaisse pas son corps, soit incarné par ses grands principes et soit, au fond, profondément intègre. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.

Pourtant, je considère au contraire que la philosophie ne peut se résumer qu’à cela. Je pense par ailleurs que la philosophie est innée en chacun de nous. Nous sommes des êtres dotés d’une conscience, d’un intellect, en soit, nous ne pouvons pas ne pas penser. Nous nous questionnons sans cesse, nous adoptons des comportements, nous prenons des décisions, nous avons des avis ; bref, chacun d’entre nous adopte sans le savoir les prémices d’un comportement philosophique.

Par définition, philosophie signifie amour de la sagesse. Le terme de sagesse ne signifie pas la sagesse au sens français actuel. Son champ sémantique est plus large et renvoie davantage à la connaissance, à la recherche d’une vérité (et non pas de LA vérité), c’est-à-dire l’acquisition d’un savoir nous permettant d’avoir une intuition sur le monde et de nous élever intérieurement. Pour ma part, j’ajouterai que la philosophie est également une conception du monde, une façon de penser que nous accordons avec notre manière d’être et d’agir. Ainsi, le philosophe n’est pas tant celui qui pense que celui qui agit. Un véritable philosophe, désintéressé, intègre, qui n’obéit pas à une idéologie en manipulant des concepts douteux asservissants et dogmatiques, qui rejette l’endoctrinement ; celui-ci entame une démarche de quête de vérité, de donner du sens à l’existence. La philosophie, c’est l’art de donner du sens à ce qui semble ne pas en avoir. La science et ses avancées ne sont d’ailleurs que le symptôme de ce désir de quête de sens. Le philosophe n’est pas celui qui sait, mais celui qui essaye de savoir.

En soit, la philosophie est donc propre à chacun. Elle est donc parfaitement accessible à tous. Tout le monde est capable de penser, de se questionner ; que ce soit grâce à notre intellect, notre éducation, notre environnement mais aussi par notre expérience. D’où l’importance du vécu. Sans expérience personnelle au préalable, il nous est impossible d’incarner une philosophie. La philosophie ne peut se résumer à établir des constats froids qui ne se fient qu’à notre propre conception elle-même basée sur notre seule représentation du monde. Penser sans expérimenter, en omettant la réalité du monde, ne peut donner que des idées vagues, des concepts bancals et des affirmations médiocres, à l’image de son penseur complètement coupé de la réalité du monde. J’encourage d’ailleurs nombre de ces penseurs modernes à appliquer leur philosophie au vrai monde pour se rendre compte de leur bêtise et de l’incohérence de leurs propos, mais passons.

Voilà pourquoi je prône la philosophie incarnée. Celle qui s’appuie sur une expérience réelle, sur des données palpables et des faits véridiques. Loin de moi l’idée du philosophe bourgeois rêvassant dans son palace sur la misère de la condition humaine, faisant de l’humanisme de comptoir en inventant des principes farfelus qu’il veut appliquer à un peuple qu’il ne connait pas. À mes yeux, la philosophie doit être nécessairement vécue.

Aujourd’hui, ce que je qualifie de « propagande douce », diffusée entre autres par le biais de nos médias mainstream, propage une idéologie malsaine qui nous pousse à ne plus penser par nous-même sous peine d’ostracisme. La propagande douce, c’est en soit un moyen qui semble anodin et innocent pour pénétrer notre système de pensée pour y propager de force une idéologie ou une doctrine : petites vidéos sous forme de sketch, montage léger et intonation douce, images lissées, propos très conventionnels et toujours politiquement corrects, slogans simplistes répétés en boucle, etc. Le spectateur, souvent naïf, est constamment stimulé et ne se rend même pas compte de la manipulation dont il est victime. S’en dégage une moraline omniprésente qui brime l’individu, l’encourageant à ne plus réfléchir et à ne considérer comme véridique que ce qu’on lui sert de force.

Nous sommes intoxiqués, diabolisés au moindre écart. Sur nous s’abat la morale comme une malédiction, ce carcan qui pèse sur nous et nous empêche de penser librement. Se questionner est ainsi associé au complotisme ou à tout autre aphorisme fumeux issu d’esprits malveillants souhaitant propager leur idéologie destructrice de force en taisant toute opposition. En résulte un fascisme idéologique et une dépravation du débat publique, et les conséquences sont terribles à l’échelle d’une population qui devient malléable et consommatrice à outrance.

Voilà pourquoi je considère qu’il est absolument primordial de se libérer de cette doxa et de réapprendre à être en accord avec nos principes et ce qui nous semble être bon. La propagande douce agit sur nous comme un poison : elle nous déracine, nous divise, nous infantilise et nous rend mou. Elle ne nous apporte pas fondamentalement ce qui est bon pour nous, mais ce qu’elle veut qui le soit. Ce n’est plus la vérité qui est recherchée mais l’idéologie à tout prix : si cet idéal n’est pas en accord avec la nature et la réalité, alors, il faut tordre cette réalité pour la moduler à cet idéal. Je pense personnellement que ce sont nos idées qui doivent être en accord avec la nature (ou la réalité), et non l’inverse. Ce n’est pas à la nature de se plier à notre conception idéale du monde, mais à nous de nous adapter à elle. J’aime considérer que seule la nature a raison.

Sommes-nous seulement capables de penser par nous-même ?

Il serait hypocrite de ma part de ne pas affirmer que chacun défend ce qu’il croit être bon et juste. Nous avons tous une conception différente du monde idéal et de la société modèle. Nombre d’idéalistes sont par ailleurs brillants. En soit, ne sommes-nous pas simplement les fruits de notre époque, tout comme nos prédécesseurs avant nous ? L’ensemble des grands courants de pensée, des révolutions, ne peuvent pas et ne doivent pas être dissociés de leur contexte historique. Tout effet a une cause. Nous nous trouvons nous-mêmes dans un contexte historique inédit. Si nous avons certaines idées, certaines revendications, certains combats, cela est en soit induit par le fait que nous nous situons dans ce contexte bien précis. Il est évident que le contexte (et donc la société) dans lequel nous nous trouvons impacte notre conception du monde et notre façon de le penser.

Néanmoins, affirmer que c’est uniquement la société qui nous fait me semble être une absurdité des plus totales. Nous sommes aujourd’hui en mesure de comprendre que nous sommes définis par nos gènes. Pire, que nos gènes s’exercent en nous indépendamment de notre volonté. Nous ne sommes que les transporteurs de nos gènes qui nous ont sélectionné et maintenu en vie pour que nous puissions les faire se perdurer et que perdure notre espèce. En soit, ces déterminismes nous sont propres : aucun d’entre nous ne peut y échapper, mais cela ne signifie pas forcément qu’ils se manifestent de manière identique à travers chacun de nous. Prenons un exemple :

Prenons deux individus issus d’une culture diamétralement opposée et issus d’une époque différente. Allons jusqu’à les isoler de l’espace et du temps. Ces deux individus n’ont absolument rien en commun. Plaçons-les désormais dans un tout nouvel environnement qu’aucun d’eux ne connait. Les deux individus sont placés dans le même environnement et au même moment. Observons maintenant leurs réactions. L’un sera peut-être affolé, paniqué ; l’autre sera peut-être quant à lui songeur et aventureux. L’un cherchera peut-être à explorer ce nouvel environnement, l’autre sera peut-être fataliste et désemparé. Comment expliquer cette différence ? Comment expliquer l’intrépide, le téméraire ou l’angoissé et le peureux ?

En l’occurrence, cela ne peut s’expliquer par l’environnement, puisque celui-ci leur est identique. Ce n’est pas non plus l’expérience, puisque les deux individus ont été isolés de tout espace et de tout temps. Cela signifie donc forcément que nous avons en nous des caractères qui nous sont propres et ce, indépendamment de toute construction sociale. Naturellement, on pourrait m’opposer le fait que cet exemple ne prend en compte que deux individus et non pas un groupe d’individus. Que l’influence d’un groupe fait que nos comportements et nos façons de penser varient. Cela est vrai. À cela, je répondrai que c’est néanmoins l’homme qui a pensé et façonné la société, et non l’inverse.

La société est une construction des hommes, elle ne s’est pas imposée d’elle-même aux hommes. De ce fait, on peut en conclure que c’est à la fois l’environnement et nos propres déterminismes qui vont agir sur notre vision, notre approche, notre conception du monde et sur nos comportements. D’où l’intérêt de fuir les environnements toxiques et d’être en accord avec soi-même. Un environnement toxique ne peut nous donner que des idées toxiques. Renier ce que l’on est ne peut que contribuer à notre mal-être. Un lion qui oublie qu’il est un lion et qui évolue dans un environnement qui n’est pas le sien ne peut être que dégénéré et décadent. Il en est de même pour le mammifère qu’est l’être humain.

Combattre cette décadence : devenir philosophe

Pour fuir cette décadence, nous devons d’abord prendre conscience de ces éléments ; et je pense que la philosophie est un des outils qui peut rendre possible cette prise de conscience. La philosophie est à mon sens un art de vivre, un outil de relativisation magnifique qui nous permet de nous libérer des dogmes déconstructivistes et de réapprendre à penser par nous-même. Elle est une véritable élévation de l’esprit et du corps et nous apporte un regard nouveau sur les choses que l’on aurait su voir.

Ma conception du philosophe, c’est un esprit vif et affuté dans un corps sain qui vibre. C’est un homme qui vit, découvre, explore, se surpasse, mais qui est aussi capable d’observer, d’analyser, de comprendre et de donner un sens aux choses. C’est un homme qui s’affirme, qui s’incarne lui-même en vertu de ses principes et de ses propres jugements tirés de l’expérience. C’est le panache à la française. La désintoxication demandera un retour aux sources, à ce qui faisait la grandeur de l’homme et de notre civilisation.

Nous sommes Homo sapiens, nous sommes des êtres conscients, comment peut-on accepter aujourd’hui d’être privé de cet état de conscience ? Se détacher de son état de conscience, c’est se détacher de soi. Un homme privé de sa conscience est un homme privé de sa propre nature, un homme complétement déshumanisé, à mi-chemin entre le sectaire et le robot. Mais l’homme n’est pas simplement défini par son état de conscience, il est également et principalement défini par ce qu’il est, c’est-à-dire un être vivant. N’oublions pas de vivre, de ressentir cette vivacité en nous qui ne demande qu’à jaillir et de l’exploiter à son plein potentiel. Retrouvons notre esprit de conquête, notre combativité. Retrouvons notre grandeur.

Avant de conclure ce plaidoyer, qui je l’espère aura su vous convaincre, il me semble important d’évoquer une dernière notion.

Est-il moral d’imposer notre morale aux autres, quand bien même nous l’estimons juste ?

Si je me suis montré assez clair dans cet article, vous comprenez qu’il n’est absolument pas question d’imposer une morale à qui que ce soit, puisque c’est précisément ce qui est combattu ici. Au contraire, je mets en avant le fait de se libérer d’une morale qu’on nous imposerait de force en nous empêchant de développer notre propre sens critique. Une morale qu’on cherche à imposer de force à une société est une imposture, puisqu’elle nie totalement la notion d’individu et de leur libre arbitre. Qui peut définir ce qui est morale et ce qui ne l’est pas ? Où se situe la limite, et qui la fixe ? Et s’il n’y plus de limite, la vie en société est-elle possible sans engendrer l’anarchie ou le chaos ? C’est ainsi que découle une notion absolument fondamentale mais de plus en plus oubliée aujourd’hui : le bien commun. Autre sujet très intéressant que nous tâcherons de présenter, plus tard, dans un nouvel article de ce genre.

Faisons vivre le beau, le juste, le bon.