1- Présentez-vous : Quel âge avez-vous ? Sous quel nom ou pseudo vous faites vous connaître ? D’où venez-vous ?

Je m’appelle Bérengère de Monbois, j’ai vingt-sept ans et je viens d’une petite ville de Bourgogne, Nevers. Petite précision pour les lecteurs catholiques, c’est là-bas que repose le corps de Sainte Bernadette. Désormais je vis à Paris. Bérengère est mon vrai prénom, en revanche de Monbois est un pseudonyme et non pas mon vrai nom de famille. 

2-: Quel est votre parcours ? Votre jeunesse, vos études, votre parcours professionnel et personnel.

J’ai passé les dix-huit premières années de ma vie à Nevers. Mon temps libre était rythmé par plusieurs activités dont l’étude de l’Egypte Ancienne, le dessin, la danse classique et l’équitation. Cette dernière discipline prit vite plus d’ampleur que toutes les autres durant mon adolescence, aussi passai-je bientôt tout mon temps libre à monter à cheval et à m’occuper des chevaux.
L’histoire avec mon cheval Saggamore, que j’ai acquis à dix-huit ans, mériterait d’ailleurs un livre. C’était un grand cheval de dressage, alezan brûlé (de couleur caramel avec les crins noirs et roux), d’une gentillesse exceptionnelle. Nous avons eu une histoire extraordinaire et il représente de loin ma plus grande fierté et mon plus grand accomplissement. Il m’a aidé plus que vous ne pourriez l’imaginer et a façonné la personne que je suis aujourd’hui.

Quand j’étais petite, je voulais devenir danseuse étoile. En grandissant, cavalière professionnelle. Mes parents s’y opposèrent pour diverses raisons. Et pourtant, toute prétention mise à part, j’étais vraiment douée dans ces deux disciplines.
A la fin du lycée, je ne savais absolument pas ce que je voulais faire de ma vie, je ne voyais qu’un énorme point d’interrogation. Je fus poussée à me résigner à choisir un métier qui m’intéressait à peu près mais surtout qui me permettait d’avoir chaque mois un salaire fixe et assez élevé pour vivre correctement.
Faisons une petit parenthèse ; je m’intéresse désormais beaucoup à l’éducation des enfants et j’ai compris, notamment grâce au catholicisme, qu’il fallait impérativement identifier les talents et les centres d’intérêts de ses enfants puis les pousser à les développer et à travailler dur (et intelligemment) afin de pouvoir en faire leur métier quand ils seront adultes. 
Puisque l’étude de la langue anglaise m’intéressait et que j’étais plutôt douée dans cette discipline, je débutai une licence Langues Littérature et Civilisations Etrangères en anglais à Clermont-Ferrand en Auvergne. L’année suivante, je déménageai à Dijon en Bourgogne, où j’entamai une licence Sciences du Langage, Information & Communication pensant que travailler dans la communication pourrait être intéressant. Je commençai également à travailler à temps partiel à l’accueil d’une banque, afin de pouvoir mettre mon cheval en pension tout près de chez moi. Lors d’un séjour à Paris, je fus charmée par la beauté et le dynamisme qu’offrait notre capitale. Je décidai donc de poursuivre ma licence dans cette ville qui me faisait tant rêver.
Après une année à la Sorbonne Nouvelle, où je ne mis les pieds que quelques fois, je tentai une école privée qui proposait une formation en alternance. Cette dernière fut d’un niveau encore plus lamentable que les universités où j’étais allée. Je me suis donc retrouvée quelques mois plus tard à être embauchée pour la première fois en CDI.
Je commençai donc, toute enthousiaste et fière que j’étais, un emploi (ingénieur commercial) grâce auquel j’étais censée gagner très bien ma vie. Encore une fois je déchantai complètement. 
Ma vie n’avait aucun sens, le gigantesque point d’interrogation était toujours là, et moi, toujours perdue. La totalité des expériences que je vivais allait à l’encontre de mes rêves et de mes valeurs de toujours. Je déchantai d’année en année, me laissai un peu influencée par les mauvaises personnes et par la société (précisons que j’ai bien sûr ma part de responsabilité là-dedans), ne comprenant plus rien au monde dans lequel je vivais. J’arrivai à un point de rupture, et pris quelques mois de repos à la suite d’un souci de santé. 

Une fois mon énergie revenue, je décidai qu’il fallait agir. Je réfléchis donc à comment ne plus jamais me retrouver dans un état aussi critique.
J’entamai alors un travail de longue haleine, mais tellement salvateur, de travail sur moi et de quête du bonheur (et de sens évidemment).
Ce n’est qu’autour de mes vingt-cinq ans, que je pus enfin dire que oui, j’étais heureuse, même s’il y avait encore du travail à faire. Je commençai enfin un travail qui m’intéressait vraiment et avec un employeur digne de ce nom.
Cette jeune entreprise était spécialisée dans le marketing d’influence dans le milieu animalier. Pour vous expliquer, nous faisions le lien entre les clients (par exemple une marque de colliers pour chien) et nos influenceurs animaliers (des chiens et des chats principalement, et même un hérisson suivi par plus d’un million de personnes !) afin de créer des campagnes d’influence. Pour simplifier : le propriétaire du chien publie des photos de son chien avec le collier sur les réseaux sociaux afin de faire de la publicité à la marque de colliers pour chien. Nous organisions également deux événements : une course d’obstacles à faire avec son chien et une journée de conférences autour des animaux. Je parle au passé mais cette entreprise exerce toujours ces activités.
Dans le même temps, je me convertis au catholicisme, bien qu’étant baptisée (mais je n’ai jamais pratiqué). C’est entre autres choses, ce qui fut à l’origine de beaucoup de changements dont un retour à mes valeurs de toujours et à la vie que je souhaitais depuis enfant. Je ne vous parlerai pas plus de ma conversion ici, mais je le ferai tôt ou tard sur mon blog ou sur mon compte Instagram, car cela me semble important.
Les circonstances me permirent de quitter mon travail, dans lequel je ne trouvais guère plus de sens, pour me mettre à mon compte. Je ne m’étais pourtant jamais sentie capable de travailler seule, or je me rendis très vite compte que c’était ce qui me convenait le mieux.

3-: Qu’est-ce qui vous a amené à lancer votre projet ? Quelles sont les étapes qui vous y ont menées ?

Comme je le disais juste avant, c’est grâce à un heureux concours de circonstances, auquel mon compagnon n’est point étranger, que j’ai pu me mettre à mon compte.
Je n’ai pas un mais trois projets en réalité. Et même deux autres pour le futur ! 
Le premier est mon entreprise Atelier Bérengère  où je vends mes aquarelles sur ma boutique Etsy  J’ai également créé le premier livre illustré de ma série « Céleste & ses amis » qui est destiné aux enfants.
Le second est l’entreprise Art de vivre à la française que j’ai cofondée avec mon compagnon. Je m’occupe principalement de la partie Bienséance à travers laquelle je propose des formations en bonnes manières. 
Le troisième est mon blog Le thé des dames, où je parle notamment de féminité, d’élégance et de bienséance.

J’ai créé Atelier Bérengère pendant que j’étais encore salariée. Je travaillais donc pendant mon temps libre. J’ai choisi ce domaine pour plusieurs raisons : j’ai une base technique, j’ai des facilités, j’aime énormément dessiner et ce travail a un véritable sens. Créer de belles choses, transmettre de saines idées et faire rêver les gens sont des choses qui m’animent depuis petite et qui me permettent de me sentir utile.
Mes entreprises suivantes ont été la réponse à des problèmes que je rencontrais. On entend d’ailleurs souvent dire qu’il faut créer une entreprise dans cette optique-là ; je suis bien d’accord avec cela !
Je constatai, impuissante, que nos traditions, nos châteaux, nos églises, en bref, que notre patrimoine et notre histoire était en train de disparaître. Fort heureusement je découvris dans le même temps que de nombreuses initiatives, notamment pour sauvegarder notre patrimoine, existaient. Je commençai également à m’intéresser en détails aux bonnes manières, voulant toutes les apprendre avant de rencontrer les parents de mon compagnon. Bien vite, je me rendis compte de la perte de dignité, de respect de soi et des autres, de beauté, de grandeur et de noblesse qu’impliquait l’oubli des règles de la bienséance. De là est né Art de vivre à la française, qui se divise en deux pôles, l’un à propos de la bienséance (française bien sûr !), l’autre concernant la rentabilisation des châteaux.
A contre courant de l’image de la femme que les médias nous servent, j’irais même jusqu’à dire, qu’ils tentent de nous imposer, et pour combattre la complaisance dans la médiocrité et la perte de sens intrinsèques à notre époque, j’ai créé mon blog Le thé des dames.

4-: Pouvez-vous nous expliquer plus en détails en quoi consiste votre projet ?

” A travers Atelier Bérengère Studio, je propose pour le moment des illustrations originales à l’aquarelle, mais aussi des cartes de mes illustrations et des verres peints à la main. J’ai également créé mon premier livre pour enfants L’anniversaire de Farceur, qui est le premier de la série Céleste & ses amis. Le prochain livre devrait être disponible début 2021. Je proposerai bientôt mes illustrations sur différents supports (par exemple sur une boîte, un cahier…) et je vais sans doute également proposer de la vaisselle en porcelaine peinte à la main. C’est un peu mon petit univers parfait et féérique, en dehors du monde, où règne douceur, chaleur, beauté et bien sûr, féerie et bonnes manières !
Concernant Art de vivre à la française  nous sommes sur le point (peut-être est-ce déjà fait à l’heure où vous me lisez) de lancer des formations en bonnes manières sous forme de livrets numériques puis de livrets papiers. Viendront ensuite les formations en présentiel et par visioconférence. Nous sommes également en train de préparer la partie nommée Rentabiliser vos vieilles pierres, où nous proposerons normalement des solutions de rentabilisation aux châteaux et des prestations de communication. De même, nous allons créer une chaîne YouTube qui sera disponible en 2021. Nous devrions aussi, dans un second temps, mettre en relation les propriétaires de monuments historiques et les bénévoles souhaitant prêter main forte aux admirables personnes qui s’occupent de préserver notre patrimoine.
Mon blog a quant à lui une toute autre mission : celle de proposer une vision traditionnelle de la femme, mais aussi d’inciter et d’aider le plus de femmes possible à rechercher l’excellence en toute chose et à devenir exemplaires. Ceci étant, beaucoup des conseils que je partage sont également tout à fait adaptés aux hommes !Je n’ai pas pour but de traiter de tous les sujets qui intéressent les femmes ou qui se rapportent à elles, simplement de partager mes idées, mon expérience et mes goûts. Je parle donc régulièrement d’élégance vestimentaire, de bienséance (car une tenue vestimentaire élégante n’est rien sans la distinction des propos et des manières), de beauté (soins, coiffure…) et de tout ce qui peut nous servir dans notre quête d’excellence et de féminité.

5-: Depuis combien de temps votre projet est lancé, et comment se passe son évolution ?

Atelier Bérengère est lancé depuis 2019. Quant à Art de vivre à la française  nous avons ouvert notre compte Instagram fin 2019 et nous allons lancer notre site web avant la fin de l’année (2020). Nous sommes de plus en plus suivis, ce qui nous fait très plaisir et dénote du bien fondé de notre entreprise.
Le thé des dames a été lancé très récemment début août (2020). J’ai déjà de nombreux retours très positifs et j’en suis bien sûr ravie !”

6-: Quelles sont vos principales sources d’inspirations, vos influences et vos références ?

La chose qui m’influence le plus est bien sûr le catholicisme. Je m’inspire donc la plupart du temps de personnes qui sont soit catholiques, soit qui ont des idées compatibles avec le catholicisme.
J’admire énormément le travail de Cicely Mary Barker  qui est connue pour ses illustrations de fées, mais aussi celui de Beatrix Potter qui est l’auteur de Pierre Lapin et de bien d’autres ravissants livres pour enfants. Les illustrations de Susan Wheeler sont également une grande source d’inspiration et d’admiration.
Concernant la bienséance, je préfère nettement les ouvrages de la baronne Staffe et de la comtesse de Boissieux. On se délecte de leur lecture ! J’aime également beaucoup le livre sur les bonnes manières de Lady Barbara Cartland  Qui dit bonnes manières dit bien sûr la baronne Nadine de Rothschild  Son travail a bien sûr influencé le mien, ceci étant je n’aime pas du tout sa vision moderniste de certaines choses (se référer au chapitre Le savoir-vivre des amours secrètes, qui parle d’infidélité, dans son livre sur le savoir-vivre). Je lui reconnais cependant, et c’est ce qui me plaît, un grand respect envers beaucoup de convenances et traditions françaises.
J’ai lancé Le thé des dames, grâce au travail de deux jeunes femmes extraordinaires : Thérèse du blog Femme à Part et Caitlyn du blog Mrs Midwest  J’admire leur travail ; et de nombreux sujets que j’aborde sur le blog sont souvent influencés par leurs idées. Je leur suis d’ailleurs infiniment reconnaissante, car elles ont également influencé ma vie personnelle d’une façon très belle, j’ai donc voulu essayer en quelque sorte d’offrir le même présent à mon tour à travers Le thé des dames !

7-: Qu’est-ce que le conservatisme selon vous ? Et pensez-vous qu’il est important aujourd’hui ? Si oui pourquoi et si non pourquoi ?

A mon sens, le conservatisme consiste à sauvegarder tout ce qu’il y a de bon, de sain, de glorieux, de digne dans notre histoire, en laissant de côté ce qui a été néfaste. Mais cela va de pair avec une certaine adaptation au monde actuel, sans pour autant trahir la nature de ce qui a bien fonctionné avant.
J’ajouterai qu’à mon sens il ne peut être efficace et pérenne qu’en prônant les valeurs catholiques ou tout du moins en étant en accord avec celles-ci.
Je pense que le conservatisme est d’une importance capitale. C’est d’ailleurs une démarche tout à fait logique et raisonnable que d’aller chercher le meilleur du passé et de l’appliquer à nouveau, tout en retenant les leçons de nos anciens échecs. 

Pour parler de quelque chose que je connais un peu mieux, je pense que la tradition est importante en ce qu’elle permet de se sentir ancré et de développer un sentiment d’appartenance à un groupe (que ce soit une famille ou un pays). Et l’on sait aujourd’hui à quel point cela est important et décisif pour notre génération et pour celles à venir.
Les traditions permettent d’être fier d’un certain héritage et créent donc normalement un sentiment de devoir envers nos ancêtres, envers notre histoire et envers notre patrimoine. Détruire l’héritage, soit le passé d’une personne, c’est détruire son identité. Détruire l’identité d’une personne, c’est par extension détruire la famille. Détruire la famille, c’est condamner les enfants à ne plus savoir qui ils sont, où ils vont, ce qu’ils doivent faire. Cela revient à les rendre serviles. Bref je résume mais vous voyez où je veux en venir.

8-: Pouvez-vous nous donner un livre, un film et une musique, qui selon vous vous représente, ou auquel vous tenez ?

C’est une question fort difficile mais je vais essayer d’y répondre !
La délicatesse, le sens de l’honneur, l’intégrité, la recherche de la plus grande pureté dans l’art équestre, l’élégance, la poésie et l’histoire d’amour présents entre un cavalier et sa jument dans le roman Milady de Paul Morand font de ce livre mon préféré. Je vous conseille d’ailleurs vivement le film du même nom réalisé par François Leterrier.
L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux est un film somptueux, tant d’un point de vue moral que d’un point de vue esthétique. Il y a bien sûr la belle histoire entre Pilgrim (le cheval) et Grace (sa jeune propriétaire) qui me touche tout particulièrement, mais c’est également un film dépourvu de toute idéologie moderne mortifère et cela fait vraiment du bien !
Concernant la musique, j’écoute très souvent La valse de l’empereur de Johann Strauss, rêvant de danser une valse dans un fastueux bal aux couleurs d’antan.

9-: Que pensez-vous pouvoir apporter à quelqu’un qui vous découvre ?

Sans prétention aucune, j’espère pouvoir être une source d’inspiration notamment pour les jeunes filles et les jeunes femmes. Je suis loin d’être parfaite, mais une personne qui travaille chaque jour à devenir meilleure et exemplaire est sans doute une bonne source d’inspiration. Toujours par l’exemple, j’espère pouvoir apporter du soutien et de la force aux personnes qui partagent mes idées mais qui n’oseraient peut-être pas encore les exprimer publiquement. 
Je tente de proposer un contenu esthétique, délicat, distingué et plutôt féerique ; j’espère donc pouvoir apporter une petite touche de joie et de rêverie à la vie quotidienne ! Il arrive toutefois que je trouve nécessaire de parler de sujets plus lourds de temps à autre, afin de dénoncer certaines aberrations. 
Et si vous vous intéressez aux bonnes manières, je peux vous garantir qu’elles vous apporteront beaucoup d’atouts. 

10-: Quels sont vos projets à l’avenir ? Dans les prochaines semaines et mois, à court terme, mais également votre vision à long terme.

Concernant ma vision à court terme, je vous ai déjà dévoilé une bonne partie de ce qui était prévu. 
Je devrais normalement participer l’année prochaine à des événements où je proposerai à la vente mes illustrations et mon livre.
La chaîne YouTube du Thé des dames devrait être lancée d’ici la fin de l’année. Je réfléchis aussi à organiser des rendez-vous mensuels ou bi-mensuels en petit comité à Paris, pour discuter des sujets abordés sur le blog.
D’ici quelques années, j’aimerais créer une académie où l’on apprendrait aux jeunes filles et aux jeunes femmes (mais qui serait tout de même ouverte aux femmes de tout âge) à devenir exemplaire, à exceller en toute chose et à exprimer toute la beauté de leur féminité.
Je pense aussi créer une marque de vêtements pour femmes, ayant bien des difficultés à trouver des vêtements qui correspondent à mes goûts et à mes critères. J’aimerais pouvoir proposer des tenues élégantes, féminines et décentes. D’ailleurs, si l’un d’entre vous est styliste, qu’il n’hésite pas à prendre contact avec moi !

11-: Où peut-on vous suivre ? Sur quel média ou réseau êtes-vous le plus actif ?

Le plus simple est de me suivre sur Instagram berengeredemonbois, c’est là où je suis la plus active.

12-: Un mot pour la fin ?

Ne nous laissons pas influencer par l’actuel culte de la médiocrité en toute chose ; préférons et défendons le devoir de devenir exemplaires !