L’idée d’écrire cet article m’est venue il y a peu, une personne sur ma chaîne Youtube a fait une longue tirade pour non pas parler du sujet de la vidéo, mais du “style” que je portais à la caméra et sur mes photos Instagram.
L’individu en question analysait mon style en expliquant par exemple, que je portais une tenue estivale alors que l’ambiance météorologique était automnale ou encore que ma barbe et mes cheveux n’allaient pas avec un style classe et élégant.
Bien entendu, on avait sans doute à faire à Bing Crosby ou Gary Cooper réscucités pour se permettre une critique aussi subjective sur le style masculin.

Il est temps pour moi et pour vous chers lecteurs de définir notre style et de l’assumer. Laissez-moi vous guider lors de ce processus.


Commençons !

Trouver son style !

“La mode passe mais le style est éternel”, citation célèbre d’Oscar Wilde.

Cette citation ne dit pas forcément que le style est éternel, regardez le style du XIVe siècle et celui de 1912, je crois qu’on peut dire que ça n’a rien à voir. Quand il parle de style, pour moi, il parle “d’avoir du style”. Quelqu’un de stylé c’est quelqu’un qui ne se plie qu’à sa propre volonté, qu’à son propre diktat et non à celui de la mode, des influenceuses New Age ou encore de son entourage.
Dans cette définition, être fan de Disney et s’habiller avec des tee-shirts Mickey peut être stylé. Je rajouterai alors le poids de l’élégance et des valeurs traditionnelles.
L’élégance masculine est conduite par des codes et des traditions qui seront là bien après notre passage. Les perpétrer et les transmettre font de nous des “gentilhommes”.
Alors comment trouver son style me diriez-vous ?
Prenons un exemple concret, moi. (Pour ne pas parler au nom de quelqu’un d’autre).
Je suis quelqu’un de très brut, d’assez grossier et imposant. J’aime la boxe, le rugby, la muscu, le lancer de hache, le bucheronnage, le surf, le whisky, le gin et dévorer des poulaillers. De manière générale, on verrait plus un homme à barbe, hirsute, brut de coffre, bedonnant, habillé avec un jean Levis et des tee-shirts AC-DC (j’adore AC-DC).

Toutefois, j’aime l’opéra que j’écoute quotidiennement, je joue du piano, je lie Ernest Hemingway, j’aime la peinture et l’écriture.


Voyez-vous où je veux en venir ?

Mon style vestimentaire transpire cette dualité. Je porte les cheveux mi-longs (dans l’optique de les avoir longs), la barbe plutôt longue, pas trop taillée, la cicatrice sur l’oeil (ça je ne l’ai pas choisie), je porte des jeans vintages, des pulls Peregrine à grosses mailles et des blousons en wax.
Mais je porte aussi de magnifiques costumes en laine australienne, des mocassins en cuir de vachette italienne ou encore des cravates 7 plis, en soie.
Je ne choisis pas ce que j’aime, je les aime ces choses et c’est comme ça.
Je choisis une seule chose, de l’accepter ou pas.
Là est la différence avec les gens de ce monde actuel et par ricochet la mode actuelle.
Vous ne choisissez plus, vous suivez.

Votre style, un prolongement de votre personnalité

Pourquoi votre style devrait avoir une définition ? Pourquoi il devrait rentrer dans des cases ?
On m’a déja dit : “Tu portes le style sartorial, mais tu as une barbe de hipster et des fois un look workwear, ça n’a pas de logique, on doit soit être classe soit non”. Oui donc, concrètement, j’ai MON style.
Ça, c’est très dur pour les autres de l’accepter, car en portant fièrement votre style vous leur rappelez qu’ils ne sont que des moutons esclaves de la mode et de leur propre schéma de pensée. “Il est très difficile d’être libre, tu le paies au quotidien, car les autres envient ta liberté et sont prêts à tout pour te l’enlever” Cizia Zykë.

Si vous deviez définir votre style, il est fort probable que vous vous définissiez vous-même. Votre apparence est la première chose que l’on verra de vous, vos vêtements sont les premiers artifices que verront les gens. Il est tentant de jouer avec en étant l’opposé de l’image que l’on renvoit. Personnellement, je ne suis pas de cette école, je suis pour la vérité, pour la simplicité, pour les valeurs traditionnelles et pour le courage.
Revenons au style. Votre personnalité doit transpirer des pores de votre peau et des fibres de vos tissus. Vous devez être ce que vous renvoyez. Prenons mon exemple.
Mes tenues sont soit dans le registre de l’ours polaire, sauvage, manutentionnaire au port de Liverpool en 1909 et d’autres fois de baron allemand, de gentleman irlandais et de dandy italien. C’est ainsi ! Je ne choisis pas. C’est une dualité que j’assume pleinement, en fonction des mes occasions et de mon humeur.

Vous devez faire ce travail d’introspection afin de savoir qui vous êtes et ce que vous voulez montrer aux gens. Si vous n’êtes personne, que vous voulez juste marquer ce monde en touchant le RSA et en pariant sur les matchs de la Ligue 1, il est fort probable que vous portiez un maillot Cavani et des Adidas faites au Bengladesh.
Si vous souhaitez être quelqu’un, si vous souhaitez attraper la vie par le col en lui mettant deux tartes pour lui dire “toi je vais te vivre à fond et tu vas la fermer” et que vous avez des valeurs qui font de vous “un homme” libre, eh bien vous allez porter des  vêtements dignes de ce nom.
En somme “l’habit fait le moine” contrairement au dicton tout fait.

Pourquoi dans ce monde le style n’existe plus ?

Question complexe, réponse simple.
Parce que le style ne s’achète pas.
La mode, c’est vendre l’illusion du style pour 6 mois. Oscar Wilde disait à juste titre que “la mode est quelque chose de tellement moche qu’il faut la changer tous les six mois.”
Quand quelqu’un vous vend un manteaux arc-en-ciel ou un pantalon et vous dit cette fameuse phrase “c’est à la mode en ce moment”. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Ça veut dire que si tu ne le mets pas, tu n’es pas à la mode. Ça veut dire que si tu veux rentrer dans l’élite, si tu veux faire partie de ceux “à la mode” donc qui ont du style, il faut que tu le prennes. Ça veut dire que si tu veux être accepté par un groupe, il faut que tu le portes. Quand est-ce que le monde est devenu aussi superficiel ?
Ça veut surtout dire que tu n’as pas de personnalité, que tu es une personne remplaçable parmi des milliards et que personne ne se souviendra de toi.
La mode a détruit le style pour le rendre plus accessible, plus régulier et plus incompréhensible.
Or, le style ne se définit pas que par le choix de s’assumer et d’assumer ses goûts. Mais par plein de petits processus comme l’apprentissage, la domestication de sa garde de robe, le choix de son vestiaire etc.
Le style est un processus long et complexe qui se termine qu’à sa mort. C’est pour cela que la mode est bien plus facile, plus accessible et plus capitaliste.

Le style sartorial et le mot de la fin

Nous avons vu beaucoup de notions, beaucoup d’explications mais à la fin, on est pas plus avancé me diriez-vous.
C’est pour cela que je vous propose de porter tout simplement : le style sartorial.
Unanimement, on aime le costume. Le beau costume. Quand on en porte un, les gens nous complimentent, nous regardent et nous jalousent de notre liberté. C’est un art de vivre. Si vous débutez, si vous ne savez pas comment être stylé, que vous voulez sortir du lot, devenir quelqu’un, je conseillerai toujours de vous pencher sur le style sartorial et d’acquérir votre premier costume. Les pochettes, les cravates, les souliers, les chemises… Tant d’éléments avec des savoir-faire uniques en Europe ! On aurait tort de s’en priver.
Je vous conseille cela car c’est ainsi que j’ai commencé, par un costume, puis un autre, puis j’ai affiné mon style, je l’ai diversifié en assumant ma part d’ours et en portant des vêtements plus workwear et aujourd’hui, je connais mon style. Je me connais.

La fabrication d’une garde-robe, la recherche de son style peut paraître superflux ou anecdotique, pourtant, il s’agit d’une réelle introspection qui nous fait découvrir qui nous sommes réellement. Bien que les obstacles sociétaux nous forcent à de plus en plus se ressembler, à porter les mêmes coupes de cheveux, les même fringues, de nous efféminer… Nous nous efforçons, nous, hommes, d’assumer nos goûts, d’assumer notre style, d’assumer ce que nous sommes.


Comme le disait Churchill :

“La situation est déséspérée mais pas sérieuse, il faut s’y mettre !”