Qu’est-ce que le sartorial ?
Introduction
Le terme de sartorial est un anglicisme qui n’a pas d’équivalent en français. Assez peu connu aujourd’hui, notamment en France, ce terme est pourtant un retour en moyen français d’un mot disparu depuis le XVe siècle : sarteur, qui renvoie aujourd’hui au couturier ou au tailleur. Définir le sartorial par l’art du tailleur est un peu réducteur et son emploi actuel date plutôt du XXe siècle et fait référence à l’art de bien porter le vêtement, à l’élégance, au style et à la maitrise des normes vestimentaires. Le style sartorial ne se cantonne donc pas uniquement à l’art tailleur mais désigne également une attitude, une façon d’être, une façon de faire. Adopter un style sartorial, c’est adopter une posture, un comportement, des manières, une discrétion à l’image du gentilhomme ou de l’aristocrate.
Ce court article vise à vous initier au style sartorial au sens premier, c’est-à-dire à l’art de l’élégance masculine en terme d’habillement. Nous tâcherons de vous présenter les autres notions fondamentales dans de prochains articles consacrés à ce sujet.
Découvrir le style sartorial
Le style sartorial est né à la fin du XVIIIe siècle d’un certain Georges Brumell qui simplifie le costume de l’époque. Ce modèle du costume « classique », appelé aussi costume trois pièces, devient alors un véritable modèle pour les hommes du monde entier et perdure jusqu’à nos jours. Tout au long du XIXe et au début du XXe siècle, le costume trois pièces est porté par la quasi-totalité des hommes, qu’ils soient aisés ou plus modestes. La différence entre eux est subtile et se remarque sur les accessoires ou la qualité des tissus par exemple. En général, les matières épaisses et rugueuses étaient plutôt réservées aux moins aisés alors que les matières plus souples et légères étaient plutôt réservées aux plus aisés.
Peu à peu délaissé dans la fin des années 1950, le costume connait ces dernières années un véritable regain d’intérêt et touche une nouvelle audience de passionnés, souvent assez jeunes. On voit ainsi ce sujet revenir sur le devant de la scène, que ce soit en France comme dans le monde, notamment grâce à des personnalités comme Hugo Jacomet. Reconnu dans le monde entier, il est une des personnes les plus respectées dans le milieu de l’élégance masculine tant son influence a été considérable. En ce qui me concerne, je le considère comme le maitre à penser de l’élégance et vous recommande vivement son ouvrage The Parisian Gentleman qui est certainement un des meilleurs ouvrages réalisés à ce jour sur le sujet.
Définir le style sartorial
Le sartorial n’est pas une mode, c’est un style ; et il me parait fondamental de distinguer ces deux notions. Comme le dit le proverbe :
« Les modes passent mais le style reste. »
Hugo Jacomet, dans un numéro des Discussions Sartoriales, ajoute à ceci :
« Le style est personnel. »
Le style est quelque chose que l’on définit, qui nous définit et qu’on apprend à construire et à maitriser au fil du temps, tandis que la mode est dictée et conformiste.
On distingue trois grandes écoles stylistiques dans le monde du sartorial contemporain : le style anglais, le style italien et le style français. Il existe également le style américain mais plus désuet de nos jours, ayant énormément perdu en influence depuis la fin des années 1990. Une nouvelle fois, nous nous appuyons entre autre sur l’analyse du spécialiste Hugo Jacomet que nous trouvons très pertinente.
Le style anglais se caractérise par sa sobriété. C’est un style très conventionnel et raffiné dont l’objectif est la discrétion. L’accent est davantage mis sur la personnalité que sur le vêtement, on préfère exposer sa personne que sa tenue. Jacomet définit le style anglais comme une litote, comme l’art de dire moins pour en suggérer plus. Je trouve la figure de style très pertinente. Le costume anglais est reconnaissable entre autre par ses épaules marquées et rembourrées pour paraitre plus larges que la taille et généralement par l’utilisation de tissus épais comme le tweed par exemple. Le style anglais est également très inspiré du style militaire.
Le style italien se caractérise quant à lui par son obsession de liberté. Que ce soit dans l’expression des couleurs ou dans la liberté de mouvement, le style italien veut donner plus de légèreté en cassant les codes des costumes anglais. L’esprit italien veut donner du confort mais jamais au détriment du style, il est l’alliage parfait entre élégance et décontraction. Ce mariage parfait est d’ailleurs appelé Sprezzatura par les italiens. Le costume italien se veut innovant. Ce dernier est déstructuré, étant pourvu d’épaules sans rembourrage appelées épaules napolitaines, et généralement construit sur des tissus très fins et légers. La coupe est généralement plus cintrée de manière à dessiner un torse en V et les revers sont généralement plus généreux. Le but est de donner un aspect naturel et décontracté.
L’environnement des deux styles se reflètent dans les tissus et dans les couleurs. Le style anglais étant très sobre avec des couleurs automnales et des tissus épais, conséquence directe de sa météo capricieuse. Alors que le style italien se veut très léger et aux couleurs vives, reflet de la météo très douce du pays.
Enfin, véritable hégémonie de la haute couture et du style féminin, la France est aussi reconnue pour son style masculin. Le style français est beaucoup plus sophistiqué. Il s’éloigne du conservatisme britannique pour devenir une véritable affirmation stylistique, comme une véritable recherche de charisme à la française, ce que Jacomet appelle une déclaration de style. Ce qui caractérise le style français, c’est son obsession pour la qualité et le détail. Plus difficile à définir, le costume français se situe entre le costume italien et le costume anglais. Il est à l’image de la qualité de l’artisanat français qui se veut toujours perfectionniste et flamboyant. Là où les styles anglais et italiens recherchent de la praticité par rapport à leur environnement, le style français lui ne recherche que la beauté pure.
Mon avis sur l’évolution et l’importance de l’élégance masculine
La déconstruction totale…
La mode pour homme explose véritablement après la seconde guerre mondiale, notamment grâce à l’influence des soldats américains et du fameux blue jeans. Avec l’avènement du prêt-à-porter américain monstrueux du début des années 1960 et du marketing moderne, le milieu des tailleurs a été fortement impacté et a vu fermer de nombreuses boutiques, particulièrement en France. À partir des années 2000, les marques signent l’arrêt de mort de l’élégance masculine et deviennent plus importantes que le vêtement en lui-même, transformant les hommes en de véritables spots publicitaires vivants.
Les mentalités changent considérablement à tel point que certaines entreprises comme Goldman Sachs iront jusqu’à mettre un terme à l’hégémonie du costume au travail. En France, certains événements iront également dans ce sens en influençant directement ou indirectement les mentalités. On peut par exemple citer le mouvement de mai 1968 qui va considérablement marquer les esprits en insufflant des idées « nouvelles » de déconstruction des codes, de rejet des conventions et de rupture avec les institutions. Les années 1970 sont par ailleurs très symboliques de cette mentalité avec les mouvements hippies qui caractérisent ce désir de liberté absolue.
Cette révolution vestimentaire témoigne de profondes mutations sociales et participe à n’en pas douter à une reconquête de l’opinion, celle de la disparition des institutions traditionnelles et de l’identité au profit d’un individualisme et d’un grand conformisme.
Dès lors, le regard sur le costume change. Il n’est au contraire plus perçu comme une norme, mais bien comme quelque chose de ringard, d’ennuyeux et qu’on porterait au travail par obligation. Hugo Jacomet décrit ce phénomène :
« Quand une tendance atteint son apogée, elle engendre toujours une contre-culture. »
Depuis plus de soixante ans, cette mode du fast fashion américain et sa politique du « confort à tout prix » ont eu des conséquences terribles sur l’inconscient collectif des individus et sur leur regard vis-à-vis de l’élégance et du style. Ce milieu de l’élégance n’a en effet pas échappé à cette inversion des valeurs et à ce nivellement par le bas terrible que nous constatons plus que jamais aujourd’hui.
… conséquence de multiples fractures économiques, culturelles et sociales
De nos jours, le costume ne trouve grâce qu’aux yeux d’une infime partie de la population, celui-ci étant considéré par la majorité comme n’étant réservé qu’à une élite sociale et économique. Pourtant, il y a moins d’un siècle, le costume, ou a minima les « habits du dimanche », étaient portés par des gens issus de tous les milieux et de toutes les classes sociales.
Le marché de la mode et l’industrie du textile ont été totalement bouleversés par l’arrivée massive du fast fashion, encourageant le jetable, le pas cher et la qualité médiocre. Ce mode de consommation (et même de surconsommation) encouragé par les grands groupes industriels a profondément marqué l’esprit des gens. On ne parle d’ailleurs pas de clients mais de consommateurs. Ce martelage idéologique et les nombreux bouleversements économiques (pour ne pas dire effondrements) ont contraint les gens à changer leurs habitudes de consommation, c’est-à-dire à consommer bien plus mais de bien plus mauvaise qualité.
Inutile de préciser que cela s’applique dans tous les secteurs, mais ce n’est pas notre sujet ici.
Inutile non plus de préciser à qui a profité ce changement de mentalités, n’est-ce pas ?
À mes yeux, cette politique du « consommer médiocre mais consommer plus » n’est qu’une nouvelle conséquence de ce nivellement par le bas terrible qui impacte notre civilisation. Pire encore, ce syndrome s’est imprégné dans l’inconscient collectif qui participe directement à cette chute vertigineuse dans l’abime de la médiocrité.
De nos jours, il est davantage acceptable de dépenser trois cents euros dans dix articles médiocres et jetables que trois cents euros dans une belle paire de souliers en cuir faits main qui garderont de leur superbe pendant une dizaine d’années. Je vois déjà certains venir m’objecter dans l’espace commentaires que tout le monde n’a pas les moyens de s’acheter un costume trois pièces en grande mesure, et ils auraient parfaitement raison sur le fond. Laissez-moi, si vous le permettez, expliciter mes propos.
Il est évident qu’il serait très déplacé de ma part de prétendre vouloir rééduquer les gens sur leur façon de consommer, et ce n’est d’ailleurs pas le but de cet article. Simplement, cette parenthèse peut permettre à certains d’entre nous de prendre du recul sur la situation actuelle et sur nos propres modes de consommation.
Ici, je pointe du doigt une situation que je trouve paradoxale mais néanmoins symptomatique de notre époque. Quelle différence faisons-nous entre le fait d’acheter dix chemises médiocres à dix euros et une chemise de bonne qualité à cent euros ? Précisément le fait de consommer. Ce qui a profondément changé, c’est notre regard sur la consommation, qui est en réalité une surconsommation. Rappelons que jusqu’à la fin des années 1950, l’écrasante majorité des hommes portent le costume. Étaient-ils tous plus riches qu’aujourd’hui ou n’avaient-ils qu’une belle tenue du dimanche ? Je pense que la question mérite d’être posée.
Attention cependant, la qualité nécessite le prix mais le prix ne justifie pas toujours la qualité. Un produit cher n’est pas forcément synonyme de qualité. Que ce soit pour ces grandes maisons de luxe qui n’ont pour la plupart de prestigieux que leur nom ou les innombrables marques de « faux luxe » qui privilégient le marketing à la qualité du produit, il est assez difficile aujourd’hui de différencier les produits avec un vrai bon rapport qualité prix des produits médiocres vendus à prix d’or. D’où l’importance de s’éduquer sur le sujet et de lire cet article jusqu’à la fin pour obtenir nos recommandations !
Les autres conséquences psychologiques
Je pense personnellement que le style que l’on se donne corrobore avec l’image que l’on a de soi et que l’on veut renvoyer aux autres. Cela est d’autant plus vrai qu’en France, rappelons-le, le port du costume est intimement lié à cette recherche de charisme et d’affirmation.
Je considère, peut-être à tort, que cet esprit d’incarner le beau et la grandeur a disparu. Que les hommes ne s’estiment plus au point de ne plus porter que du médiocre, comme si le vêtement devait être à l’image de l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. Bien sûr, le style ne suffit pas à définir un homme, et fort heureusement, bien que certains trouvent honorable aujourd’hui de juger la grandeur d’un homme à sa réussite matérielle… Mais tout de même, je trouve que ce refus de grandeur est révélateur de notre époque. À mon sens, ces comportements témoignent de la grande dépression de notre ère où la surconsommation, l’abondance et le cumul des biens matériels ont rendu les individus mous, las, suffisants et –ce n’est que mon avis- profondément malheureux. Mais là encore, je m’égare.
J’ai cette fâcheuse tendance à croire que le costume procure des sensations que ne procurent pas les autres vêtements. Quel homme ne s’est jamais senti plus confiant, plus élégant, plus imposant dans un beau costume ? Enfiler un costume me fait personnellement penser au chevalier qui enfile son armure, mais peut-être est-ce simplement mon amour pour le Moyen-Âge qui s’exprime un peu trop ardemment. Je le conçois.
Vous remarquerez sans doute que ce sujet me passionne et qu’il m’est parfois assez difficile de contenir mon enthousiasme. Quoiqu’il en soit, j’espère que vous appréciez la lecture et que mes remarques vous sont pertinentes.
Pour clôturer cette petite parenthèse sur l’amour-propre, je vous invite à vous questionner sur le regard que vous portez sur vous-mêmes. Loin de moi l’idée de faire de la psychologie de comptoir, mais il me semble, comme le dit très justement Laurent Obertone, que l’on vaut ce que l’on exige.
L’élégance masculine est-elle une conséquence de la féminisation des hommes ?
Avant toute chose, sachez chers lecteurs que je n’émets aucun jugement de valeur à ce sujet et laisse comme à mon habitude la liberté à chacun d’en juger. Je trouve cependant cette question très intéressante à étudier puisque je la retrouve régulièrement au centre des débats lorsqu’il s’agit de parler d’élégance masculine.
Certains considèrent que l’élégance est une dérive, voire pour les plus farouches contestataires, une dégénérescence qui découle du traumatisme d’après-guerre et d’une castration des hommes par le féminisme moderne. Si ces phénomènes me paressent difficilement contestables, je tiens cependant à nuancer le propos pour ne pas tomber dans la caricature.
Lorsque l’on qualifie un homme d’élégant, cela ne signifie pas qu’il est un dandy, un poupon sans colonne vertébrale ni caractère qui passe son temps dans la salle de bain à remettre sa mèche en place, à se parfumer, à se pomponner pendant des heures faisant la chasse au moindre poil et au moindre pli de son petit pantalon serrant.
On parle ici d’élégance et de style, ce qu’incarnaient autrefois les gentilshommes français. Ces élites bienveillantes d’hommes qui pouvaient se montrer à la fois vaillants, forts, combattants, protecteurs ; et à la fois raffinés, éduqués, civilisés, polis et courtois. L’honneur et l’intransigeance étaient les maîtres mots de ces hommes qui incarnaient l’idéal masculin par excellence.
À mon sens, si la féminisation des hommes est une conséquence de la dégénérescence de notre société, cette surexpression de la virilité est tout aussi dégénérée puisqu’elle est directement la conséquence de la première. J’entends par surexpression de la virilité cette caricature grotesque de l’homme sur-jouant les codes d’une « virilité » fantasmée, celle d’un homme ne prêtant aucune attention ni à son apparence, ni à son hygiène, ni à sa manière d’être et de se comporter en société. Cet homme à la pilosité surabondante et non entretenue, débraillé et à l’hygiène douteuse, croyant au plus profond de lui que l’homme, le vrai, c’est celui qui parle fort et vulgairement en tapant du poing sur la table après quelques verres d’alcool fort.
Ce comportement est à mes yeux une dérive de la première, une sorte de compensation du manque de virilité induit par la féminisation des hommes. Ou comment basculer d’un extrême à un autre, ou d’un ridicule à un autre. Un homme viril n’a pas à se prouver à lui-même qu’il est viril, puisqu’il sait qu’il l’est.
Entendons-nous bien à ce sujet, je pense effectivement que les hommes d’aujourd’hui manquent de virilité et cela à cause de multiples facteurs dont certains ont été évoqués ici. Néanmoins, je considère qu’un homme viril ne tombe dans aucune de ces caricatures -dont les traits ont été volontairement grossis pour l’exemple- et préfère de loin la vision du kalos kagathos ou du surhomme nietzschéen.
Vers un retour du beau ?
Le style sartorial connait un véritable regain d’intérêt partout dans le monde, notamment ces dix dernières années, à tel point qu’il est aujourd’hui presque devenu une contre-culture. Si vous connaissez désormais mon avis sur le sujet et sur l’attachement que je porte à l’élégance, il y a un dernier point fondamental sur lequel j’aimerais m’exprimer.
Le milieu du sartorial c’est aussi et surtout un artisanat, un véritable savoir-faire et un vrai gage de qualité. Loin de toutes ces productions industrielles produites à la chaine à la qualité et aux finitions médiocres, de toutes ces copies conformes sans aucune originalité et sans la moindre once de beau, le sartorial est un art, une passion, un savoir-faire qui perdure et se transmet de génération en génération. C’est le retour du travail bien fait, du fait main, du détail, de la qualité, de la précision, de l’excellence. C’est le retour du vêtement que l’on aime porter et user avec le temps. C’est préférer la qualité à la quantité.
Que ce soit le tailleur ou le bottier, tous ont cette volonté d’affiner leur art. Répéter un geste jusqu’à atteindre une précision sans pareille, élaborer de nouvelles techniques d’assemblage et de coupe, travailler de nouveaux tissus, bref : c’est une volonté perpétuelle d’amener le beau à son paroxysme. Je trouve cette démarche profondément noble et inspirante. Mieux, je considère que c’est cette mentalité qui a permis à l’Europe et à notre civilisation d’être aussi rayonnante et grandiose. Si nous avons la chance d’avoir hérité d’un patrimoine aussi riche, c’est incontestablement parce que cette mentalité de vouloir créer et transmettre quelque chose de grand était en vigueur.
Il ne tient qu’à nous de briser cette spirale infernale du nivellement par le bas qui ne contente que les médiocres pour tendre à un retour du grand et de l’excellence. Cela passe d’abord par une prise de conscience, ce dont il a été question depuis le début de cet article, puis par des actions que je vous livre en conclusion. Nos choix économiques déterminent ceux que nous voulons préserver. Le règne des médiocres n’est possible que parce que certains les maintiennent économiquement en vie. Vous avez le pouvoir de choisir qui doit prospérer et qui doit s’éteindre. Cessez de payer le médiocre et il s’effondre.
Petite remarque, je ne rejette pas en bloc la plupart des grandes marques et industries du vêtement que je qualifie de médiocres, à l’exception peut-être du fast fashion que je juge peu éthique sur tous les plans. Le tout est que chacun s’y retrouve. Ma démarche est plutôt de générer une prise de conscience du consommateur tout en vous livrant un avis parfaitement subjectif sur nos modes de consommation. Je ne prétends nullement détenir la vérité et n’ai pas non plus la moindre prétention de faire la morale à qui que ce soit. Simplement, ces digressions me permettent de vous présenter des arguments que je pense tangibles et pertinents en faveur du sartorial tout en engageant le débat. Votre avis nous intéresse et nous sommes toujours ouverts au débat.
Nos recommandations :
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez aller plus loin, nous vous recommandons encore une fois les livres ou les vidéos d’Hugo Jacomet qui sont à nos yeux une mine d’or. Vous trouverez difficilement plus grand spécialiste dans le milieu, c’est un véritable passionné qui maîtrise son sujet et en parle avec une ferveur contagieuse. C’est en très grande partie grâce à lui que nous nous sommes passionnés pour le sartorial, et nous ne pensons pas être les seuls dans ce cas.
Nous apprécions fortement le site Sartorialisme que nous vous conseillons chaudement. En plus de fournir du contenu de qualité, le style est tranchant et percutant et pourrait séduire une bonne partie de notre audience.
Toujours dans le domaine du sartorial, nous vous recommandons également le très bon site de Jamais vulgaire que vous pouvez suivre sur leurs réseaux sociaux.
Pour les débutants souhaitant des conseils plus généraux et ne voulant pas entamer une démarche sartoriale trop brusque, nous vous conseillons le site et les vidéos de BonneGueule qui ont également fourni un travail remarquable en ce qui concerne l’élégance. Vous y trouverez des sujets très variés qui vous aideront à constituer une première base solide de connaissances.
Enfin, comme à notre habitude, nous vous invitons à creuser le sujet par vous-mêmes et à faire preuve de curiosité pour vous faire vos propres opinions sur le sujet et trouver votre propre style.
Nos coups de cœur :
Bien que nous ne conseillons à personne de choisir un produit en fonction de la marque mais bien en fonction de son savoir-faire, voici deux de nos coups de cœur concernant le costume :
Une de nos maisons préférées est Pini Parma. Marque française aux influences italiennes, leur style est unique : très chic, les couleurs sont toujours choisies avec goût, les coupes sont parfaites, les tissus sont d’une grande qualité. Bref, il est difficile de trouver meilleur rapport qualité prix. Bien qu’il n’existe que peu de boutiques (Paris et Bruxelles), nous vous recommandons vivement de vous rendre sur place pour apprécier l’expérience. Le personnel est à votre écoute, prend le temps de vous mesurer, de vous donner des conseils et sont en plus très sympathiques (nous retenons une très bonne expérience de notre visite à Bruxelles). De plus, vous avez la possibilité de retoucher directement sur place les vêtements pour les ajuster parfaitement à votre silhouette.
Deuxième coup de cœur, et non des moindres : Suitsupply. À nos yeux, et pour beaucoup, cette marque est sans nulle doute le meilleur rapport qualité prix possible dans le domaine du sartorial. Proposer une gamme aussi variée, aussi riche, dans une telle qualité à des prix aussi compétitifs relève presque de l’exploit. Vous y trouverez forcément de quoi faire votre bonheur. Leurs boutiques sont aussi présentes à Paris et à Bruxelles, bien qu’il en existe d’autres. À l’instar de Pini Parma, nous avons également été très bien accueillis et très bien conseillés et vous avez également la possibilité de faire de la demi-mesure.
Ce milieu regorge de passionnés et il existe évidemment des tonnes d’autres très bonnes maisons, notamment en bespoke et en grande mesure.
Ainsi s’achève cette introduction sur le sartorial et mon analyse sur celui-ci. J’espère que vous avez apprécié cet article très personnel et qu’il vous a été instructif. Si vous souhaitez davantage d’articles dans ce style, ou d’autres recommandations sur des produits ou des marques, n’hésitez pas à nous le faire savoir dans l’espace commentaires dédié en bas de page. Pour les initiés, n’hésitez pas à nous partager vos plus belles tenues grâce au #TCE.
Vous pouvez découvrir l’antenne de The Conservative Enthusiast dédiée exclusivement au sartorial nommée The Sartorial Cercle.
Et comme l’indique notre devise, faisons vivre le bon, le juste, le beau.
Article au top et très bien rédigé !
Merci beaucoup ! Ce dimanche sort également un article incontournable sur le style anglais, soyez au rendez-vous !
On ne peut que souscrire à ce propos à la clarté et à l’enthousiasme rafraîchissants !
Bien s’habiller est non seulement une marque d’estime de soi, mais encore une marque de considération pour autrui. En milieu professionnel, on le doit à ses collaborateurs et aux personnes qui, pour une raison ou une autre, seraient d’un moindre niveau “statutaire” que le sien. A cet égard, le plus difficile reste de s’affranchir du regard de ses pairs, tantôt ironique, tantôt envieux.
Ce qui renvoie à un point clé de cet article : le conservateur a le souci de sa tenue, dans toutes ses acceptions (dans le vêtir, comme dans l’être). C’est ce qui le différencie du poseur et du snob : les premiers sont pleins d’un narcissisme inquiet et éternellement insatisfait ; ils ne cherchent pas à s’élever eux-mêmes, mais à seulement se croire plus élevés que les autres.
Bien sûr, bien s’habiller est une démarche de longue haleine, et en réalité, jamais achevée. Bien sûr, à ses débuts, c’est un parcours jalonné de fautes de goût et d’expérimentations hasardeuses (que celui qui n’a jamais mis des lacets de couleur me jette la première pierre !). Bien sûr, aux yeux des autres, la frontière peut être mince entre élégance et arrogance, entre assurance et suffisance, mais un sourire, un regard avenant, une parole courtoise suffisent bien souvent à faire s’évaporer les préjugés : c’est, encore une fois, un tout.
Très belle remarque !
Rédacteur pour http://www.eleganceclassique.com je ne peux que valider votre propos. Très bonne continuation,
Thierry
Merci beaucoup pour votre retour !
Avec plaisir !