Introduction :
Cet article est davantage une analyse de la pensée de Jacques Brel qu’un article complet à proprement parler sur sa vie. Il n’a pour ambition que d’attiser la curiosité et vous faire découvrir, ou redécouvrir, un personnage majeur qui aura influencé et profondément marqué son époque; tout en vous apportant des recommandations. Il n’est ainsi pas question de vous dresser un portrait exhaustif de sa vie et de sa carrière (un article très complet à ce sujet y sera prochainement consacré dans la rubrique Biographie) mais de vous présenter quelques facettes de sa personnalité si singulière et égayante. Car Jacques Brel, ce n’est pas simplement un auteur compositeur et interprète de génie, c’est aussi un scénariste, un acteur ; un homme dont la vie est une source inépuisable d’inspiration. Un homme véritablement inspirant et d’une profonde sincérité qui aura vécu pleinement.
Pour être tout à fait honnête avec mes lecteurs, je dois bien avouer qu’il m’est difficile d’être objectif lorsque je parle de Jacques Brel tant il m’a marqué et influencé. J’admire cet homme pour l’entièreté de son œuvre. Je considère qu’il est un modèle d’accomplissement de soi, qu’il représente le meilleur exemple de ce à quoi peut prétendre un homme. Ces chansons ont bercé mon adolescence et me bercent encore. Il est un éternel retour à ce que l’homme était, et n’est vraisemblablement plus aujourd’hui. Une sorte de rappel de ce qu’était la vie d’autrefois. Jacques Brel fait partie de ces hommes qui ont le pouvoir de vous rendre nostalgique d’une époque que vous n’avez pas connu.
J’espère, chers lecteurs, être capable de vous partager ce sentiment qui enivre et de vous faire voyager avec moi au cœur de ses œuvres.
Pourquoi écouter Jacques Brel ?
Jacques Brel est un voyage. Un tableau. Une pièce de théâtre. Une émotion. Son style est absolument unique. Loin de la grande démonstration vocale, il a cependant cette clarté, cette sincérité, cette authenticité qui se dégage dans la voix et dans ses textes. Chaque mot, chaque intonation résonne comme une vérité. Il a ce détachement si singulier dans la voix mais également dans son écriture qui ne le brime pas. On ressent dans ses textes la grande liberté qu’il aime se laisser, que ce soit dans l’écriture comme dans sa vie. Cette liberté qu’il s’octroie témoigne d’une réelle sincérité vis-à-vis des scènes qu’il décrit. Rien n’est superflu dans les textes de Brel. C’est le cœur qui parle, rien d’autre. Loin de lui les grandes figures de style, les formulations pompeuses, le champ lexical volontairement complexe et superflu ; chez Jacques Brel, tout est limpide et fidèle à la réalité.
Ses chansons décrivent souvent des courtes scènes du quotidien, avec une attention particulière portée sur chaque petit détail. Jacques Brel peint avec les mots. Chacune de ses chansons nous plonge dans un univers, vécu ou inventé par l’artiste. Il a une facilité déconcertante à témoigner d’un quotidien, d’une époque, d’une émotion, à dresser le portrait d’un personnage, si bien que l’on croirait vivre ce que l’auteur décrit. C’est là toute la force de Jacques Brel. Tout ce qui est décrit l’est avec une telle justesse et une telle authenticité qu’on croirait le percevoir parfaitement. Comme si nous assistions à une pièce de théâtre. Comme si nous vivions la scène. Comme si nous en étions les témoins, parfois même les acteurs principaux. Nous ressentons l’émotion des personnages, nous percevons les couleurs et les nuances du paysage, nous en devinons les formes.
Outre les paroles, c’est également l’instrumentale qui nous transporte. Chaque chanson à son ambiance particulière qui la rend si unique et si fidèle. Grand amateur de musique classique, Jacques Brel, en superposant sa voix à toutes sortes de sonorités, crée à la fois une singularité de chacune de ses œuvres, et à la fois une grande diversité entre celles-ci. Chaque chanson est unique.
Mon analyse
Ce qui est intéressant chez Jacques Brel, c’est à la fois ce contraste entre la simplicité de l’homme et la richesse de sa vie et de ses pensées. C’est un homme d’une humilité déconcertante, qui ne se considèrera jamais ni comme un grand artiste, ni comme un poète (malgré la profondeur de ses textes), mais simplement comme quelqu’un qui fait « de la chansonnette ». Il déclarera même qu’il ne fait « qu’un tout petit métier ». Il ne se considèrera jamais non plus comme un philosophe et s’amuse même que l’on puisse le qualifier ainsi. Pourtant, en plus de faire preuve d’une grande éloquence, certaines de ses réflexions qu’il développe naïvement au cours d’interviews sont saisissantes et criantes de vérité.
Mais Jacques Brel est également un homme d’une grande pudeur. Il est un homme « qui ne veut pas déranger », même lorsqu’il monte sur scène :
« Il s’agit de vivre sur la pointe des pieds […] pour se faire pardonner le mouvement que l’on commet. » France Inter, 1973
D’une tendresse touchante et d’une grande curiosité, il fait preuve d’une inconscience presque enfantine qui se manifeste par une envie perpétuelle de mouvement, d’explorer et de découvrir le monde. Ce monde qu’il aime tant contempler, comme le grand amoureux de la vie qu’il est.
Mais qui de mieux pour parler de Jacques Brel que Jacques Brel lui-même ?
S’il n’est pas question de réduire l’homme à quelques-unes de ses citations, ces dernières permettent tout de même de nous faire une idée assez globale du personnage et de sa vision si singulière du monde. Son désir inépuisable de mouvement, son dégoût de l’inaction, son rapport si particulier à l’enfance, sa perception des relations homme femme, sa conception de l’amour et de l’amitié… autant de sujets passionnants sur lesquels Brel s’exprime volontiers.
L’aventure d’un homme en mouvement
Comment évoquer Jacques Brel sans parler de son appétit pour l’aventure. Explorateur, voyageur, curieux, touche-à-tout, Jacques Brel est un homme en perpétuel mouvement :
« J’écris debout, sur des petits bouts de papier partout. Il faut que je bouge. Et dès que je suis immobile, je m’ennuie. » ORTF, 1966
L’ennui est précisément ce qu’il fuit le plus. Il ne supporte pas cette lassitude, le train de vie répétitif et monotone, cette spirale infernale de la routine qui ne peut procurer aucune saveur :
« Il est certain qu’un monde qui gravite autour de petites habitudes, d’un petit train-train, d’un petit confort, de petits soucis d’horloger, ça m’agace. Je trouve que l’homme vaut mieux que ça. » RTB, 1965
Il donne parfois presque l’impression de courir après le temps, comme si la vie était trop courte pour qu’il puisse en jouir pleinement :
« Je suis un bohémien, je m’en vais le lendemain. » Archives RTS, 1966
Il est par ailleurs persuadé qu’il est dans la nature de l’homme d’être en mouvement :
« L’homme est un nomade. » Brel parle, 1971
La vie selon Jacques Brel ne peut pas et ne doit pas se résumer à la sédentarité fade. Le temps est précieux et file à vive allure. Notre vie ne dure que l’espace d’un instant à l’échelle de l’humanité. L’humanité elle-même n’est qu’une poussière face à l’immensité et l’infinité de l’univers. Nous sommes minuscules, infinitésimaux, nous ne sommes que de passage. Qu’un éclair dans la tempête. Notre temps est compté. Les graines du sablier s’écoulent sans que nous puissions savoir laquelle sera la dernière. « Chaque heure coupe et la dernière tue. » écrit Laurent Obertone dans Éloge de la force. C’est la rareté d’une chose qui en fait sa valeur. Notre vie est unique et limitée. En cela, elle est inestimable et doit être usée pleinement. Puisque le temps ne s’arrête jamais, l’homme ne doit jamais s’arrêter. Seule la mort met fin à sa course effrénée :
« On n’est pas fait pour mourir, on est fait pour vieillir ! Puisque, mourir c’est s’arrêter. » France Inter, 1973
Si l’homme ne doit pas s’arrêter, si son temps est compté, il ne doit pas porter trop grande attention aux choses futiles de la vie comme l’accumulation de richesses ou de biens matériels. Ce n’est pas dans la nature de l’homme. Notre vie est une course contre le temps, pas contre l’argent. Ce n’est pas cela qui nous définit. Ce n’est pas en cela que l’homme s’élève. Ce n’est pas pour cela que l’homme est fait. N’est-ce pas là la plus grande bêtise que d’échanger notre temps inestimable contre des choses qui n’ont aucune valeur ? Pourtant fils de bonne famille, Brel fait le choix de fuir cette richesse pour privilégier l’aventure :
« J’ai été élevé dans l’argent. Alors, j’ai quitté l’argent de l’enfance parce que ça ne m’amusait pas et je voulais tenter une aventure. » Jacques Brel arrête le tour de chant, 1967
L’aventure est perçue comme une expression de la liberté, qu’il place au-dessus de tout. Bien qu’il soit devenu commun (et triste) de le penser aujourd’hui, la liberté ne s’achète pas. Il y a ces choses qui ne s’achètent pas. Le temps, la liberté, l’honneur, la dignité. Ne sont dignes que les hommes libres. C’est la position que tient Jacques Brel :
« J’ai rencontré une notion de liberté qui m’était indispensable, une notion de dignité, des hommes et des femmes qui n’étaient pas à vendre, qui n’étaient pas à acheter… des gens qui plaçaient la liberté de l’individu au-dessus de tout. » RTB 1966
Liberté et dignité sont des mots qu’il illustre à merveille. Ce sont certainement les premiers mots qui me viennent à l’esprit lorsque l’on évoque Jacques Brel. S’il n’a pas la prétention de se considérer comme un philosophe, il nous délivre tout de même, parfois avec grande naïveté, de merveilleuses leçons de vie. À la question « comment faut-il vivre ? », c’est ainsi que Brel conclut :
« Debout et en mouvement ! » France Inter, 1973
L’enfance éternelle
Cette envie de mouvement se manifeste très tôt dans la vie de Jacques Brel. Dès l’enfance, il a ce tempérament d’aventurier en lui. Il considère d’ailleurs que l’enfant est par essence aventureux et nomade et que ce sont les adultes qui lui apprennent à s’éloigner de sa nature profonde :
« L’enfant est parfaitement nomade, donc aventurier. Il est nomade et on lui apprend petit à petit à être prudent, sage, économe… pas dans le sens pognon, dans le pire sens du mot, économe de ses forces. » INA, 1968
Cette idée d’économiser ses forces lui est insupportable. Mais nous y reviendrons. À ses yeux, le comportement d’un adulte vis-à-vis d’un enfant est la plus grande injustice du monde :
« Je crois que l’injustice la plus flagrante c’est le comportement des adultes quand quelqu’un a 10 ou 15 ans. » France Inter, 1973
Ce comportement qui vise à brider l’enfant, le rendre sage, raisonné, l’évincer de ses rêves, telle est la plus grande injustice pour Jacques Brel. Il critique cette attitude qui tue dans l’œuf toute envie de grandeur, toute envie de dépassement de soi et qui favorise le fait de s’enfermer dans le quotidien morose et la routine :
« Moi, personne ne m’a dit dans mon enfance que c’était gai de vivre, personne ! Tout le monde m’a dit quand j’étais petit : « Tu verras, ça passe vite et ça sert à rien. » Faut mettre de l’argent de côté pour en avoir devant soi. » Europe 1, 1968
À ce propos, il estime que l’homme n’est finalement jamais qu’un enfant qui a été raisonné. Qu’un enfant qu’on a lissé mais qui garde au plus profond de lui ces mêmes rêves :
« Je pense qu’en fait, un homme passe sa vie à compenser son enfance. Je crois qu’un homme se termine vers 16 ou 17 ans. Vers 16, 17 ans, il a eu tous ses rêves. Il ne les connaît pas, mais ils sont passés en lui. Il sait s’il a envie de brillance, ou de sécurité, ou d’aventure, il sait. […] Et il passe sa vie à vouloir réaliser ces rêves-là. » Brel parle, 1971
Ainsi, l’homme n’échappe jamais véritablement à l’enfance. Réside au plus profond de lui les mêmes envies, les mêmes désirs, les mêmes rêves que lorsqu’il était enfant. Plutôt que de jouer ce rôle d’adulte (qui ne représente à ses yeux qu’une attitude, qu’un air qu’on veut se donner), Brel n’enfouit pas cette volonté en lui et préfère l’exalter. Il veut rester cet enfant vigoureux, contemplatif et rêveur :
« Je crois que l’on ne quitte jamais vraiment l’enfance. Cela n’existe pas les adultes. C’est une attitude. On n’en finit pas de courir après les rêves que l’on avait quand on était petit. […] Je n’arrive pas à savoir ce qu’est un adulte. […] Je trouve ça assez gris. […] Et je préfère essayer de rester un enfant. » Brel parle, 1971
De l’amour à l’amitié
S’il fuit toute sorte de routine, il est évident que l’amour n’échappe pas à la règle. Fuir l’ennui et la lassitude, la monotonie et le train-train du quotidien :
« Un type qui est élevé en lui disant un jour tu rencontreras une femme, et tu l’aimeras toute ta vie, et elle t’aimera toute ta vie et vous vivrez heureux et sans problème, avec une petite maison, avec un petit jardin, un petit fauteuil, un petit poste de télévision, avec une petite pension… Voilà l’espérance ! On file ça dans la tête des gens et c’est abominable. » Brel parle, 1971
Attention cependant à la surinterprétation. Ce n’est pas l’amour qu’il faut fuir, mais justement sa routine ! L’amour doit être usé sans réserve, ardemment, fougueusement. L’amour est nécessaire à la vie, c’est un besoin :
« J’ai besoin moi d’aimer les gens. » France Inter, 1963
Jacques Brel veut aimer. C’est un besoin, une nécessité. Il veut éprouver ce sentiment, cette inestimable richesse, cette merveille absolue de la vie. Cette chose qui nous dépasse, nous surpasse, nous transcende. Brel aime de la manière la plus pure, la plus véritable :
« Je préfère aimer qu’être aimé. » INA, 1966
C’est là que réside le véritable amour. Faire don de soi, c’est là toute son essence. « Donner est le véritable amour, recevoir n’est rien. » explicite Frédéric Delavier. Si Jacques Brel aime, il aime de manière inconditionnelle et sans réciprocité. L’amour est durable et intarissable, là où l’intelligence est éphémère et furtive :
« Je crois que ce n’est qu’à partir de cette base-là que l’on peut devenir intelligent. On ne peut être intelligent qu’au-dessus du cœur, […] on ne peut pas gommer le cœur pour remplacer le cœur. L’intelligence est une chose extrêmement fugace qui nous fait prendre des décisions très importantes mais qui meurent dans la seconde où elles ont été décidées […]. Et c’est au cœur à faire le boulot […]. On décide d’aimer quelqu’un et pour l’aimer, c’est plus la tête, c’est le cœur […]. » France Inter, 1973
L’amour est absolu. Il est sans limite, sans réserve, sans restriction. L’amour ne se quantifie pas, il ne peut donc pas être contenu. Pourquoi donc l’amour d’un homme devrait-il se limiter à une femme ? Jacques Brel aborde ce point avec une justesse et une pertinence remarquable :
« Je crois que j’aime trop l’amour pour beaucoup aimer les femmes. » Brel parle, 1971
Cette exclamation aura valu à Jacques Brel de s’attirer les foudres de quelques mauvaises langues, le considérant alors comme le pire des machos, le dernier des misogynes. Notons que cette déclaration n’a pas fait scandale à l’époque, mais il est à la mode de nos jours de diaboliser ceux qui nous ont précédés. Je ne partage évidemment pas cette critique qui lui est faite, considérant qu’il s’agit d’avantage d’un procès d’intention puéril que d’une réelle démarche constructive. À mon humble avis, il serait affreusement réducteur que de considérer cette phrase comme de la misogynie pure et simple.
Sans vouloir prêter une interprétation erronée aux propos de l’auteur, il me semble en effet qu’il est ici question de ne pas réduire l’amour à quelque chose d’exclusif et d’égoïste. De l’étendre à une universalité. Le fait de ne pas mettre la femme au premier plan n’est certainement pas révélateur d’une quelconque misogynie. Non pas qu’il ne faille pas aimer les femmes, mais plutôt qu’il ne faille pas qu’aimer les femmes. Nous n’aimons pas notre femme, notre compagne, comme nous aimons un parent, un frère, une sœur, un ami. Pourtant nous les aimons. D’une manière différente, certes, mais nous les aimons. L’amour peut s’exprimer différemment, sans pour autant être exclusif.
L’amour passionnel et celui du quotidien, la routine et la lassitude sont des thèmes récurrents chez Jacques Brel. Il les exprime dans des chefs-d’œuvre de la chanson française tels que L’amour est mort, Sans exigences, La chanson des vieux amants, Ne me quitte pas, Quand on n’a que l’amour, L’ivrogne, Vesoul.
Mais il existe pour Jacques Brel quelque chose qui dépasse l’amour. Un sentiment encore plus pur, encore plus beau. Ce sentiment, c’est l’amitié :
« L’amitié j’y crois. Je crois que c’est le seul remède contre la solitude. C’est la seule manière, pour moi, de rendre les choses un petit peu tolérables, momentanément, dans des instants extrêmement fugaces. » Europe 1, 1968
Il écrit par ailleurs la chanson Jojo, dédiée à son ami Georges Pasquier.
Au-delà de l’amitié, c’est un sentiment de fidélité, de loyauté, d’honneur qu’exprime Jacques Brel. Ce sont ces valeurs qu’il veut incarner et estime vertueuses :
« La fidélité des hommes envers certains hommes, ça, ça m’émeut aux larmes. Je trouve ça beau, je trouve ça noble. Je trouve ça très supérieur à tous les autres sentiments. » Brel parle, 1971
Sa vision de l’homme et de la femme
Homme de son époque, où les relations entre les hommes et les femmes n’étaient pas encore aussi chaotiques et dégénérées qu’aujourd’hui, Jacques Brel le concède : il n’a jamais réellement compris les femmes. Il n’éprouve jamais la moindre haine ou le moindre ressentiment à leur égard, mais regrette simplement cette cruelle incompréhension. Néanmoins, faisant toujours preuve d’une grande honnêteté et de bonne foi, il reconnait qu’il est le seul responsable de cette situation :
« Je n’ai jamais très bien compris les femmes. J’ai parfaitement conscience d’être passé à côté de quelque chose. Je n’en suis pas fier du tout, mais j’ai conscience d’être passé à côté de quelque chose toute ma vie. Ou par paresse, ce qui est fort possible ; ou par pudeur, ce qui est possible aussi, mais je ne suis fier d’aucune de ces deux solutions. » Brel parle, 1971
Il conçoit à ce propos :
« C’est un travail les femmes ! » Brel parle, 1971
Un travail auquel, à l’écouter, il ne se sera jamais consacré pleinement. Lui le nomade, le bohémien, l’homme de l’instant. Cependant, cette attitude n’est en rien surprenante, elle est même d’ailleurs très cohérente : nous avons vu l’attention particulière que Brel porte à l’amitié. L’amitié est à ses yeux plus fort encore que l’amour. Un sentiment encore plus noble. L’amour est un sentiment léger, fugace ; l’amitié, elle, est profonde et durable. Il lie tout au long de sa vie des amitiés indéfectibles, entre autres avec la chanteuse Barbara, mais également avec Raymond Devos, Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Marcel Azzola, Juliette Gréco, Pierre Perret ou encore Leny Escudero. À ce propos, je vous recommande fortement sa chanson Voir un ami pleurer. De ces amitiés, notamment masculines, Jacques Brel en garde une expérience incroyable :
« Les hommes sont merveilleux, il faudrait peut-être qu’on leur dise. » RTF, 1968
Il éprouve une réelle tendresse pour ces hommes qui ont marqué sa vie :
« C’est marrant parce que, quand je pense au mot tendresse, je pense aux hommes. » Brel parle, 1971
Brel est-il misogyne ?
Certains hébétés se sont empressés d’interpréter ces propos comme de la misogynie, le qualifiant d’infâme machiste, de grossier phallocentrique et de bien d’autres flatteries.
Pour enterrer définitivement tout soupçon de misogynie, il me semble impératif de rappeler certains points fondamentaux que ces mêmes personnes passent sous silence par malhonnêteté intellectuelle.
Premièrement, il est primordial de ne jamais séparer la phrase de son contexte. Une phrase sans contexte n’a aucun sens, elle peut être interprétée n’importe comment par n’importe qui, généralement par des personnes malveillantes qui ne veulent que condamner sans chercher à comprendre. Aussi ai-je pu lire ici et là que certaines chansons de Brel étaient ouvertement misogynes, à l’image de la chanson La ville s’endormait, dont ce fragment est incriminé :
« Mais les femmes toujours
Ne ressemblent qu’aux femmes
Et d’entre elles les connes
Ne ressemblent qu’aux connes
Et je ne suis pas bien sûr
Comme chante un certain
Qu’elles soient l’avenir de l’homme. »
Isolez ce passage de la chanson entière sans en présenter ni le contexte, ni en comprendre le thème, ni en chercher le sens et vous tenez là votre argumentaire. Sinon, vous pouvez aussi choisir de faire preuve d’honnêteté, ce qui n’est pas donné à tout le monde, je le conçois.
Dans cette chanson, qui figure parmi mes préférées et que je vous recommande fortement par ailleurs, Jacques Brel apparait comme un voyageur fatigué et malade qui arrive dans une ville dont il a oublié le nom pour un triomphe dénué de sens. Ce voyageur, c’est évidemment lui. Ce voyage, c’est sa vie. Cette chanson est en réalité une allégorie de la vieillesse. De sa propre vieillesse et de sa propre déchéance. L’homme est usé par la vie, il râle, il souffre, il n’en comprend plus le sens, plus le but. Il semble ne plus éprouver que du ressentiment à l’égard de ces gens qui l’entourent. Plus la chanson avance, plus le thème de la mort se fait présent.
Plus l’homme avance, plus il se rapproche de la mort. L’homme s’enfonce pas à pas vers la chute, vers la fin. Pas à pas, il voit sa vie défiler. Il se remémore les différents moments de sa vie et se frustre de plus en plus. Il ressent cette profonde déception que l’on ressent lorsque l’on quitte l’enfance, lui qui faisait tout pour rester cet éternel enfant. Alors que la chanson approche de la fin, l’aventurier cristallise toute cette frustration qu’un homme peut accumuler au cours de sa vie. Il repense à ces rêves d’enfants inatteignables, à la superficialité de la célébrité, à la décadence que le temps impose, à cette femme désirée ce soir-là, à l’idée fausse qu’il s’est faite du grand amour et de cette profonde désillusion qui en découle. Il enrage de cette vie qui s’achève avec ce sentiment d’amertume. La chanson se conclut par ces derniers vers :
« Et vous êtes passée
Demoiselle inconnue
A deux doigts d’être nue
Sous le lin qui dansait »
Qui est donc cette demoiselle inconnue vêtue de lin ? Celle qui vient mettre un terme à ce long voyage : la mort. Cette chanson absolument splendide est issue de son dernier album, Les Marquises de 1977. Jacques Brel décède l’année suivante et est enterré aux îles Marquises. Comme un symbole. Cette chanson est un bijou laissé à la postérité. Cette lucidité sur sa propre condition, cet éclair de génie est selon moi comparable au chef d’œuvre de Freddie Mercury, The show must go on. Mais revenons à notre sujet.
Ne pas comprendre les femmes, ne pas leur céder toute son attention ou ne pas les mettre au centre de sa vie ne signifie absolument pas qu’il méprise les femmes. Ce serait par ailleurs très mal connaître Jacques Brel que de penser qu’il puisse détester qui que ce soit. Il n’avait pas non plus peur des femmes, mais plutôt de la façon dont il fallait vivre avec la femme au quotidien. Si vous avez été attentifs, vous savez désormais à quel point il fuit la routine du quotidien. Enfin, pour ce qui est des « insultes » relevées dans certaines de ses chansons, là encore, il s’agit selon moi d’une mauvaise foi ahurissante. Jacques Brel est une personne intègre qui ne fait aucune différence entre les individus. Le quotidien l’amuse et il aime s’en moquer :
« Le spectacle de la vie me distrait : la rue, les gars dans un bistrot, leurs réflexions, la comédie humaine en somme. » Festival, 1960
Tout le monde en prend pour son grade, sans distinction aucune. Les femmes sont d’ailleurs bien moins moquées que n’importe qui d’autre : que ce soient les Bigotes, Les Flamingands, Les flamandes, Les bourgeois, Ces gens-là ; lui y compris, où il se moque de sa laideur dans la chanson Le cheval en référence à ses grandes dents. N’oublions pas non plus ces nombreuses déclarations d’amour à Clara, Isabelle, Mathilde, Madeleine, ou encore Frida dans la chanson Ces gens-là. Sans oublier ces chefs-d’œuvre évoqués plus tôt sur l’amour. Comment un misogyne aurait-il pu écrire de telles merveilles ? Comment un misogyne aurait-il pu écrire avec une telle sincérité ? Comment aurait-il pu décrire avec une telle justesse et une telle magnificence ces relations amoureuses entre un homme et une femme ?
À n’en pas douter, les personnes ayant essayé de faire passer Jacques Brel pour un misogyne n’ont jamais écouté ne serait-ce qu’un couplet de Jacques Brel. Et non vraisemblablement jamais éprouvé ce qu’est l’amour.
Jacques Brel et l’homophobie
Je trouve déplorable d’avoir à développer ce sujet, tant il est selon moi une aberration de qualifier ainsi Jacques Brel. Mais puisqu’on prend plaisir à diffamer l’homme, cet article aura le mérite de le réhabiliter en renvoyant les accusateurs à leur médiocrité et leur incohérence. Pour être tout à fait transparent avec mes lecteurs, je dois bien avouer que je ne suis pas parvenu à trouver d’accusations tangibles à ce propos, simplement quelques torchons se basant sur des « on dit », des anecdotes non sourcées voire simplement de purs biais idéologies. Je vous invite à faire vos propres recherches et à vous faire votre propre avis sur le sujet.
Il est dit que Brel appelait un de ses musiciens « Georgette » au lieu de « Georges », celui-ci étant homosexuel. Sacrilège. Encore une fois, il est vrai que Brel aimait se moquer de tout et de tout le monde, y compris de lui-même, et c’est précisément en cela qu’il ne peut pas être homophobe. Je renvoie les saboteurs modernes à la définition de l’homophobie que vous pouvez retrouver directement sur le site https://www.sos-homophobie.org/ :
Le terme homophobie, apparu dans les années 1970, vient de « homo », abréviation de « homosexuel », et de « phobie », du grec phobos qui signifie crainte. Il désigne les manifestations de mépris, rejet, et haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles ou supposées l’être.
Or, si Brel se moque d’un homosexuel de la même manière qu’il se moque du reste du monde, c’est précisément parce qu’il ne le rejette pas. Comment peut-il alors être traité d’homophobe ? Ne serait-ce pas plutôt une attitude homophobe que d’estimer que les homosexuels n’auraient pas le droit aux mêmes blagues que les autres, simplement parce qu’ils ont une sexualité différente ? Ne serait-ce pas là un paradoxe ? Je vous laisse méditer là-dessus.
Pour les plus sceptiques, sachez enfin que Jacques Brel était l’un des meilleurs amis de Michou, déjà considéré à l’époque comme « l’homosexuel le plus célèbre de France ». Je pense qu’il est assez improbable de se lier d’amitié avec une personne que l’on déteste, que l’on méprise ou que l’on rejette ; surtout connaissant le rapport que Jacques Brel a à l’amitié.
Je remercie ces détracteurs ahuris pour leurs accusations me permettant de les discréditer en quelques recherches tout en valorisant un peu plus l’homme dont il est question ici. Cette parenthèse close, nous pouvons reprendre.
Combattre la paresse
S’il est avant tout un homme de mouvement qui cherche à fuir à tout prix la fadeur et la monotonie de la vie, il est évident que Jacques Brel est un homme qui ne peut supporter l’idée de paresse, d’inaction, de fainéantise. Pour lui, la suffisance est une aberration que doit fuir chacun d’entre nous :
« La bêtise, c’est un type qui vit et il se dit : « Ça me suffit. Je vis, je vais bien, ça me suffit. » Et il ne se botte pas le cul tous les matins en disant : « Ce n’est pas assez, tu ne sais pas assez de choses, tu ne vois pas assez de choses, tu ne fais pas assez de choses. » C’est de la paresse, je crois, la bêtise. Une espèce de graisse autour du cœur qui arrive. Une graisse autour du cerveau. » Brel parle, 1971
Nous devons constamment chercher à nous améliorer. Nous devons devenir la meilleure version de nous-même. Devenir chaque jour meilleur que la veille. Donner un sens à la vie :
« Ce que je regrette le plus, ce sont les moments de ma vie durant lesquels je suis resté sans bouger alors que j’aurais dû agir. Il faut faire quelque chose… » L’équipe populaire, 1957
Nous devons agir. Bâtir. Concevoir. Créer. Produire. Inventer. Nous devons œuvrer à quelque chose qui nous donne un sens. Un but. Peu importe le résultat :
« Quand on a envie de faire quelque chose, il faut plonger comme un fou et puis le faire. Quitte à se tromper ! » Brel parle, 1971
Réussir n’est rien. La réussite n’est qu’une étape. Ce qui importe, c’est le chemin que nous parcourons. Réussir à tout prix n’a pas de sens. Bien mal acquis ne profite jamais. « À vaincre sans péril on triomphe sans gloire. » Pierre Corneille, Le Cid. Il faut veiller à ne pas être obnubilé par la réussite et rester intègre :
« Ce qu’il faut pour réussir ? Réussir, cela ne veut rien dire. Ce n’est pas le but. Pour être valable, pour apporter quelque chose, je crois qu’il faut avant tout être honnête, sincère, digne… » Le courrier, 1964
Cette envie de faire quelque chose ne dépend que de toi. Peu importe tes capacités. Il ne faut se cacher derrière aucune excuse, ne pas chercher à trouver des prétextes, seulement des moyens pour devenir meilleur. Selon Jacques Brel, il n’est jamais question de talent, mais d’envie concrétisée par le travail :
« Je suis convaincu d’une chose, le talent ça n’existe pas ! Le talent c’est d’avoir l’envie de faire quelque chose. […] Je crois qu’avoir envie de réaliser un rêve c’est le talent, et tout le restant c’est de la sueur, c’est de la transpiration, c’est de la discipline. » Brel parle, 1971
Pour réaliser ses rêves, il faut faire preuve de rigueur, de détermination, de discipline. Une nouvelle fois, fuir la monotonie et la routine qui nous confortent dans la paresse et la suffisance. Refuser le confort et la facilité. Bousculer nos habitudes. Se confronter au réel. Lutter. Se battre. Ne jamais chercher à fuir nos rêves, les assumer et travailler toute notre vie à les réaliser. C’est en renonçant, en fuyant, en se dissimulant que l’homme est malheureux :
« Les hommes sont malheureux lorsqu’ils n’assument pas les rêves qu’ils ont. » France Inter, 1973
Refuser la douleur, être las de vivre, rejeter la grandeur, réduire son existence à de simples questions de plaisirs ou de douleurs, tel est le nihilisme schopenhauerien que nous devons combattre si nous ne voulons pas tomber dans des maladies de luxe :
« Il faut être en difficulté toute sa vie. Quand les choses fonctionnent bien, on va vers la grisaille immédiatement, c’est-à-dire qu’on commence à se poser des problèmes qui sont des problèmes de luxe. Des maladies de luxe. » France Inter, 1973
Nous devons essayer toute notre vie de faire quelque chose. C’est pour cela que l’homme est fait. C’est à cela qu’il doit prétendre. Accomplir et s’accomplir. Jacques Brel nous montre la voie. Cette chose, c’est l’œuvre de sa vie :
« Je crois qu’un artiste c’est quelqu’un qui a mal aux autres. […] Et je crois que le talent c’est avoir envie de faire quelque chose. Ce n’est que cela. Et après, il y a toute une vie à user pour essayer de faire ce quelque chose. » France Inter, 1973
Comment être heureux ?
Nous l’avons vu tout au long de cet article, Jacques Brel incarne le « bon vivant ». Celui qui a soif de découverte et qui chérit la vie. Mais d’où lui vient cette joie de vivre inconditionnelle ? Quel est selon lui le secret du bonheur ? C’est peut-être la bonne santé :
« Je n’arrive pas bien à être malheureux. C’est peut-être un phénomène de santé. » France Inter, 1973
Cela semble pour le moins réducteur et simpliste, notamment lorsqu’on connait la complexité et l’étendue de la pensée de Jacques Brel. C’est peut-être alors l’espérance :
« Si quelqu’un me disait un jour que demain n’existera pas, tout s’écroulerait pour moi. J’ai besoin de croire à l’avenir et de penser qu’il sera meilleur. » L’avant-garde, 1961
Certes, nous pourrions nous contenter de cette explication. Mais elle n’expliquerait en rien sa soif d’aventure, de découverte, de mouvement. Elle n’expliquerait en rien son envie de réaliser ses rêves d’enfant et serait même paradoxale vis-à-vis de ses amitiés si chères. Comment aurait-il pu nouer de telles relations s’il avait été constamment dans l’espérance de lendemains meilleurs ? S’il n’avait pas été dans l’authenticité de l’instant ? Cela ne semble pas cohérent. Serait-ce donc l’amitié qui serait la source du bonheur ? C’est une nouvelle fois peu probable :
« Je suis plutôt un homme heureux parce qu’en fait je n’attends des choses que de moi. Je trouve ça mal élevé d’attendre que les gens vous donnent des choses, ou que la vie vous donne des choses. » France Inter, 1973
Le bonheur ne dépend que de nous, il doit être un souhait actif. Encore une fois, il faut dépasser et vaincre cet état de passivité, ne pas attendre que les choses se produisent d’elles-mêmes. Tu es le seul maître de ton bonheur. Jacques Brel nous met cependant en garde sur une chose :
« On manque de tendresse. […] On manque de l’enfance, enfin, on manque d’éblouissement. Dans le temps on montrait les morts. […] On voyait les morts. On ne voit plus les morts. Maintenant les gens se croient bien portant, et de se croire bien portant à se croire éternel, il n’y a qu’un pas et, par moment, un certain nombre de leurs problèmes sont des problèmes d’immortels alors qu’on est mortel. […] Il faut savoir tous les jours qu’on est mortel, et l’idée de la mort n’est pas une idée triste. » France Inter, 1973
Memento mori, « Souviens-toi que tu vas mourir ». Nous devons vivre pleinement sans oublier de rester humbles, intègres. Ne pas être vaniteux même dans le succès et la gloire. « Toi aussi tu n’es qu’un homme » prononce l’esclave à son général victorieux en plein triomphe. « Sic transit gloria mundi », « Ainsi passe la gloire du monde ». Ces formules n’expriment cependant pas tant la crainte de la mort que l’art de mourir. Vivre pleinement et apprendre à mourir. On retrouve cette idée notamment dans une citation très célèbre de Sénèque dans ses Lettres à Lucilius :
« La plupart flottent misérablement entre les terreurs de la mort et les tourments de l’existence ; ils ne veulent plus vivre et ne savent point mourir. »
Cette idée se manifeste d’une certaine manière également chez Jacques Brel :
« Je n’ai pas bien peur de la mort. C’est la seule certitude que j’ai… » Brel parle, 1971
La peur n’est pas non plus négative chez Brel, au contraire :
« Un homme qui n’a pas peur, ce n’est pas un homme. L’important c’est d’assumer sa peur. Mais qu’on ne vienne pas me dire qu’un type n’a pas peur, c’est un fou ! Je trouve anormal de refuser la peur tout le temps. […] Vivre sans avoir peur, ce n’est pas vivre enfin ! Il vaut mieux être mort. » Brel parle, 1971
Il faut apprendre à vivre avec la peur. Après tout, s’exclame-t-il :
« Vivre c’est mauvais pour la santé ! » Brel parle, 1971
Vivre, c’est précisément la clé du bonheur :
« Dans la vie, ce qui compte, c’est la vie n’est-ce pas. Ce n’est que la vie. Je ne sais rien d’autre. Je sais que dans la vie ce qui est formidable, c’est l’acte de vivre. Et je ne sais vraiment rien d’autre. » France Inter, 1973
Seule la vie compte. Rien d’autre n’est sérieux. Jacques Brel nous livre un ultime conseil résumant sa pensée sur une dernière leçon d’humilité :
« Nous sommes provisoires, nous sommes éphémères. Rien ne nous est dû. Qu’est-ce qui nous est dû ? Même pas la vie ! Alors cette putain de vie, il faut la vivre. » Europe 1, 1968
Quelques dernières recommandations
Pour toutes ces raisons, je ne peux que vous recommander vivement cet artiste génial. Que ce soit dans ses chansons comme dans ses interviews, sa facilité de compréhension des choses humaines et de son environnement est étonnante. Son approche humaine ne passe pas inaperçue et témoigne d’un esprit brillant, ouvert et réceptif. D’une authenticité sans équivoque, il aura profondément marqué son temps et influencé les générations passées, actuelles et à venir. Il est selon moi un exemple de savoir-vivre et de savoir-être. Un homme complet et intègre qui sera, à l’image de sa vie, d’une richesse absolue.
Pour conclure, je vous recommande enfin les chansons que je n’ai pu intégrer à mon analyse, telles que les très connues Amsterdam and La valse à mille temps mais également Avec élégance and Orly. Je vous joins également ci-dessous quelques interviews qui m’ont inspiré.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article jusqu’au bout et espère que vous aurez pris autant de plaisir à le lire que moi à l’écrire et qu’il vous aura donné envie de découvrir ou redécouvrir Jacques Brel.
Un artiste colossal, s’inscrivant parfaitement dans notre devise : “Faisons vivre le bon, le juste, le beau.“
Merci pour cet article inspirant et qui nous fait redécouvrir cet artiste mythique en plus de nous faire réfléchir sur notre propre façon de vivre.
Merci pour votre retour Ninon,
Nous sommes ravis que cet article vous ait plu.