Au cours de l’hiver 1687, l’Europe entière s’émeut de la guérison inespérée de Louis XIV après la périlleuse opération de sa fistule. C’est ainsi que, devant la récente Académie française réunie au grand complet, l’Abbé de Lavau prononça avec éclat le poème Le siècle de Louis le Grand, écrit par Charles Perrault pour l’occasion. Ce texte serait passé inaperçu s’il n’avait eu l’audace de mettre sur un pied d’égalité le XVIIème siècle et la Grande Antiquité, tout en doutant du rôle de modèle qu’occupait jusqu’alors cette dernière.

« Et l’on peut comparer sans crainte d’être injuste
Le siècle de Louis au beau siècle d’Auguste.
La docte Antiquité, dans toute sa durée,
A l’égal de nos jours ne fut point éclairée ».

Ce poème fut le point de démarrage explicite de la querelle des anciens et des modernes, qui divisa l’Europe pensante à la charnière du XVIIème et du XVIIIème siècle. Mais il est, de surcroît, symptomatique d’un basculement de la conscience européenne dans un nouvel antagonisme ; qui aujourd’hui encore, demeure la toile de fond de la pensée et de la politique occidentale.

En effet, si nous devions revenir à la substantifique moelle des idées et des courants politiques qui ont bercé l’Europe depuis le début du XVIIIème siècle, ne pourrions-nous pas les résumer en un antagonisme simple ? D’un côté, il y aurait ceux pour qui un travail de démolition est nécessaire afin de reconstruire une société nouvelle et idéale, à la mesure de l’homme et de sa volonté, pour son plus grand bien. De l’autre, il y aurait ceux qui ont à cœur de préserver le passé afin de protéger et de conserver sa grandeur pour le bien des hommes. Voici probablement les deux centres de polarité sur lesquelles se sont greffées les grandes idées de l’occident et même les nôtres, sans pour autant que nous en comprenions véritablement les origines.

Aux yeux de l’historien Paul Hazard, cette opposition prend ses racines dans une « crise de la conscience » qui serait subvenue entre la fin du XVIIème siècle et le début du XVIIIème siècle, plus précisément entre 1680 et 1715. Dans son essai d’histoire politique intitulé La Crise de la conscience Européenne et publié en 1935, Paul Hazard décèle les origines profondes du basculement de la pensée classique à la pensée moderne, préfigurant les batailles idéologiques des siècles suivants, et encore d’actualité de nos jours. Nous allons nous focaliser, dans cet article, sur la première partie de l’ouvrage, où l’auteur analyse avec finesse les grands changements psychologiques qui ont amenés à cette rupture.

Du passé au présent

La querelle des anciens et des modernes est un épisode qui a profondément marqué l’histoire de la littérature et des idées : Boileau affrontait Perrault tandis que Bossuet bataillait avec Pierre Bayle. Malgré l’effervescence des traités et des arguments soutenant un camp ou l’autre, cette querelle n’est en fait que le symptôme de la modification des esprits, elle n’en est pas la cause. Comprenons qu’à cette période, plusieurs renversements de la pensée ont lieu de manière progressive et simultanée.

L’un des tout premiers fut le glissement de l’amour du passé à l’amour du présent, c’est-à-dire « qu’on aima mieux parier sur le présent que sur l’éternel ». Paul Hazard trouve l’origine de ce renversement dans la faillite de l’Histoire et de la religion. En effet, l’histoire était à la fois une école morale et le conte que se racontait l’Europe sur ses vénérables racines. A partir de la Renaissance, les historiens se calquaient sur le modèle des historiens antiques, essayant d’imiter au mieux Tite-Live ou Thucydide. Certes ils étaient plus ornés, cependant l’importance donnée au style dépassait bien souvent la rigueur historique : de nombreux auteurs colportaient ainsi des faits non vérifiés, quasi légendaires ou tout simplement douteux. Dans une fin de XVIIème siècle où la science progresse, cette histoire romanesque ne convenait plus aux esprit critiques qui commençaient à douter. Quelques brillants esprits, tels que Leibniz ou Pufendorf s’attelèrent à décortiquer l’histoire, comparer les chronologies et déchiffrer les sources pour y rechercher la vérité. On commença alors à douter des anciens et de l’Antiquité, d’Auguste et d’Alexandre, d’Enée et de Romulus : ce doute commença à briser l’assurance de l’esprit classique.

Cependant, l’histoire profane ne fut pas la seule touchée, l’histoire religieuse elle aussi fut remise en cause par les découvertes et les esprits critiques. L’explication rassurante de l’histoire du monde selon ce qui est écrit dans la Bible, comme dans Discours sur l’histoire universelle de Bossuet, ne pouvait pas perdurer. A la temporalité de la Bible s’opposait la chronologie ; aux ancêtres du Christ s’opposait la généalogie ; aux miracles divins s’opposait la rationalité. Que devenaient donc les certitudes de jadis, si l’histoire religieuse était elle aussi trompeuse et inexacte ? Il résultait de cette perte de confiance en l’histoire et en la religion une cassure qui demeure encore aujourd’hui : de l’exaltation du passé, les hommes se sont tournés vers le présent, qui était le seul à être sûr, exact et digne de confiance. Une seconde blessure, souvent considérée comme salvatrice, naquit : le doute. Douter et être critique, voilà la posture de l’homme moderne, voilà le cœur de cette crise des consciences, torturées par le fait que les fondements de la civilisation européenne pouvaient être trompeurs et questionnables.

Pour autant, avons-nous aujourd’hui, trouvé une réponse à cette quête perpétuelle de vérité ? Nous avons brisé toutes nos anciennes idoles et nos icônes sacrées, remis en question l’entièreté de notre passé, remplacé les mythes par la science et relativisé la quasi-totalité des fondements de notre société. Mais avons-nous arrêté de douter pour autant ?

Le triomphe de la raison

En commençant à douter de la fiabilité de son passé, l’homme de la fin du XVIIème et du XVIIIème siècle s’est, en quelques sorte, déraciné. Ce déracinement ne pouvant être viable très longtemps, il jeta son dévolu sur une faculté essentielle à ses yeux pour construire un présent et un futur plus brillant que les temps anciens : la raison. Tout d’abord, le sens de ce mot se transforma. Au XVIIème siècle, la raison était la capacité de maîtriser ses passions et de bien agir en toute situation. Au XVIIIème siècle, la raison devint la faculté d’être critique, de remettre en doute et d’examiner toute choses afin de corriger les erreurs qui ont été commises. Peu à peu, la raison devint à la mode, d’abord timidement abordée, elle devient triomphalement affirmée comme la faculté séparant les grands esprits des petits. Le modèle tranquille et assuré des classiques ne convenait plus à cette nouvelle génération libertine en esprit, dont les Lumières seront l’aboutissement.

Les libertins seront les premiers à ouvrir la voie, car leur incrédulité et leur indocilité les poussent à rechercher un fond philosophique plus abouti, ce qui prédit les rebellions futures. Mais c’est en vérité Descartes qui donne au rationalisme ses lettres de noblesse, sa profondeur et son ambivalence. Son premier ouvrage, le célèbre Discours de la Méthode, est publié en 1637. S’en suit de nombreuses œuvres qui, à force d’être polémiques, réfutées ou acclamées, se diffusent dans la France et dans l’Europe entière, tant que sa pensée détrôna Aristote. Au-delà de sa philosophie, c’est son système de pensée que Descartes légua à ses successeurs, tels que Locke et Spinoza, c’est-à-dire un raisonnement logique basé sur le doute méthodique et exaltant la faculté critique des hommes, bien nécessaire pour atteindre la vérité. Cependant, l’héritage de Descartes est ambigu : par sa méthode et le doute, il parvint à démontrer l’existence de Dieu, l’immatérialité de l’âme et la liberté de l’homme. Or, par sa méthode, par le doute et par l’examen critique ses héritiers parvinrent à prouver l’inexistence de Dieu et l’imposture des traditions et des autorités. Les héritiers du cartésianisme, considérant que toute connaissance devait être remise en question, vinrent discuter l’essence du dogmatisme et de l’ordre. En somme, Descartes devint malgré lui « le plus redoutable ennemi du christianisme » selon Caraccioli, car il avait définitivement ouvert la boite de Pandore, contenant un rationalisme déchaîné.

Pour ainsi résumer, le XVIIIème siècle est un « âge de trouveurs de fautes », peuplé d’hommes courageux qui avaient l’audace de se confronter aux mensonges qui les environnaient. Ce furent des esprits brillants, tels que Spinoza, qui tout en détruisant les rois et les religions, préparait les fondements métaphysiques d’une nouvelle humanité proche de Dieu et de la sagesse. Téméraires, ces hommes furent néanmoins pressés. Dans leur sillage, ils ne se demandaient pas si certaines traditions et certains fondements n’étaient pas simplement légitimes et nécessaires. Ils furent parfois aussi présomptueux, considérant que l’histoire n’était « qu’une feuille de papier, pleine de faux plis » et qu’il « fallait revenir à la page blanche ». Orgueilleux, ils sont les Faust qui, pensant détenir la vérité totale, crurent pouvoir illuminer les ténèbres ; s’élevant ainsi, par la raison, au rang de Dieu.

Un occident hétérodoxe

Un Dieu unique qui divise l’Europe en deux, tel est le portrait de l’ère moderne. En effet, la publication des 97 Thèses de Luther en 1517 est une date souvent retenue pour marquer le début de la période moderne. De ce pavé jeté dans la mare d’un catholicisme contestable suivirent de nombreuses péripéties : de l’excommunication de Luther à l’apogée du calvinisme ; de la rupture de l’Angleterre avec Rome à la scission du Saint Empire. En France, après une guerre civile d’un demi-siècle, l’Edit de Nantes et la Guerre de Trente ans, nous arrivons à la date fatidique où Louis XIV, voulant préserver l’unité de la « Fille ainée de l’église », révoque l’Edit de Nantes, le 18 octobre 1685. Mais en finalité, cette révocation fut très loin de supprimer l’esprit qui animait la Réforme, mais au contraire l’exalta outre mesure.

Passé cette date, l’Europe pensante fut plus hétérodoxe que jamais, ce qui poussait d’autant plus les consciences rationnelles à tergiverser sur la véracité de la religion et sur l’utilité des autorités ecclésiastiques. La Réforme ébranlait violemment l’assurance de l’Église Catholique : elle qui se considérait comme la vérité apostolique, irréprochable et incontestable se voyait maintenant contredire par les arguments théologiques sévères des protestants. Que pouvaient penser les consciences en crise d’une église en guerre contre elle-même, sinon qu’elle était faillible ? L’hétérodoxie que connaissait l’Europe depuis le XVIème siècle fractura l’assurance religieuse qu’avaient les hommes jusqu’alors, les poussant vers le scepticisme et une certaine forme de relativisme.

Censé renforcer les positions du catholicisme, la révocation de l’Edit de Nantes va, au contraire, l’affaiblir. Depuis la Hollande, la Suisse ou l’Angleterre, des critiques acerbes vont fuser à l’égard de Louis XIV, de la part des nombreux réformistes exilés de France. Les centres intellectuels protestants, dans les pays du nord, foisonnèrent au XVIIIème siècle tandis que l’influence du sud et du catholicisme décline. A propos de ce déplacement des centres intellectuels du sud vers le nord, Leibniz écrivait à Bossuet en 1692 que « c’est la plus grande partie des peuples germaniques opposés aux latins ». A travers les gazettes comme les Nouvelles de la Républiques des lettres, l’esprit du protestantisme se diffusait dans les pays latins. C’est-à-dire un esprit rebelle par essence, qui cherche à développer la foi à l’échelle des consciences individuelles, sans la contrainte d’une autorité imposée ou de dogmes obscurs. Le réformiste se veut être l’inverse du croyant ignare et obéissant, car il raisonne, il désobéit et il est libre.

Cependant, cet esprit qui permit de réveiller le feu ardent de la foi européenne, allait progressivement (et involontairement) dépouiller le christianisme de sa sacralité. En effet, l’auteur avance que, de par l’absence d’une autorité commune, le mouvement protestant fut très hétérogène, chacun pouvant fonder son église ou sa secte selon son interprétation personnelle de la religion. Ainsi, les hommes du XVIIIème siècle furent inspirés par l’esprit de la Réforme, cette rébellion contre l’autorité d’une Église engoncée dans ses traditions et associée à la violence obscurantiste. Une fois encore, un esprit de contestation légitime vis-à-vis des pratiques des anciens, tel celui des réformistes vis-à-vis de l’Église Catholique, ouvre la boite de Pandore : la religion devient une affaire de consciences individuelles et, sans dogmes, il est désormais possible de croire en ce que l’on veut. On croira en Jésus Christ, au Grand Horloger, au Dieu Personnel, en un Être Primitif, aux divinités de la nature etc. Mais l’unité et l’autorité religieuse, elles, furent balayées d’un revers de la main.

Un monde en perpétuel mouvement

Depuis le début de la Renaissance, l’Europe a connu nombre de renversements : la Réforme, la redécouverte de l’Antiquité, le rejet du Moyen Âge, la naissance des doutes sur le passé etc. Cependant, il en est un qui n’a pas encore été abordé alors qu’il a durablement bouleversé le sort de l’Europe et du monde : la découverte de l’Amérique. Cette découverte chamboula la perception du monde, l’économie, la culture, les religions et les rapports à autrui, mais elle n’allait pas encore jusqu’à remettre en question les fondements de la société européenne. Il fallut pour cela qu’une génération ambitieuse rejette la tranquillité du classicisme, qui trouvait, pendant tout le XVIIème siècle, son confort dans l’immobilité.

La crise de la conscience européenne se manifeste en effet par le départ de nombreux intellectuels « s’en allant au loin chercher des doutes ». Maintenant que l’économie monde prospérait, que le commerce triangulaire reliait les quatre continents et que les techniques navales évoluaient, le voyage devenait un mode de vie de plus en plus acclamé par la haute société, car il formait les esprits et les âmes. Locke s’est formé au contact de l’étranger et les ambassadeurs devenaient des écrivains tandis que Christine de Suède arpentait l’Europe. Cependant, qu’advient-il lorsque des hommes se confrontent volontairement aux mœurs et coutumes étrangères ? Le voyage devait nécessairement mener à une nouvelle conception des choses, et eut pour cette raison, un impact considérable sur les idées. Nos aristocrates, marchands et officiers aventuriers ramenaient en effet de leurs épopées de multiples descriptions, analyses et récits de voyages qui furent très appréciés du public à partir de la fin du XVIIème siècle.

Cette ouverture aux cultures étrangères eut pour effet, selon Paul Hazard, de remettre en cause absolument toutes les idées vitales, comme celles de la puissance, de la liberté ou de la justice. L’exemple du lointain permettait ainsi de contredire les mœurs des sociétés européennes et détruisait surtout l’universalisme. Par exemple, on ne pouvait plus affirmer qu’il n’existait qu’une seule forme de justice, de gouvernement et de hiérarchie sociale car il y en avait d’autres en Amérique ou en Asie qui convenaient tout aussi bien à ces peuples là. A mesure que les récits de voyage imprègnent les consciences, plus rien ne pouvait être universel « des concepts qui paraissaient transcendants ne firent plus que dépendre de la diversité des lieux » : le relativisme était définitivement né. Qu’il était passionnant d’observer la manière dont les « indigènes » vivaient, en les idéalisant au point de créer le mythe du bon sauvage, qui n’est en fait que le fruit d’un fantasme occidental. Qu’il est utile pour une génération subversive, de comparer l’Eglise arriérée aux sages indiens et aux gloires de l’Islam.

À la lecture des récits de voyages (tels ceux de Jacques Sadeur ; le Capitaine Siden et Jacques Massé) Paul Hazard y perçoit une volonté continuelle de détruire, émanant des rêves refoulés de leurs auteurs. Il résume l’esprit de ces voyageurs écrivains en un passage qui, étrangement, peut-être mis en parallèle avec les discours que l’on tient de nos jours :« Pas une tradition qui ne soit contestée, pas une idée familière qui ne soit admise, pas une autorité qu’on laisse subsister. On démolit toutes les institutions, on contredit à cœur joie. De sages vieillards apparaissent pour remplacer par leurs sermons laïques les ministres du culte, ils vantent les républiques incorruptibles, les oligarchies tolérantes, la religion sans prêtres et sans églises (…) sur leurs terres admirables qui ont perdu la notion du péché ».

Conclusion

En définitive, la crise de la conscience européenne fut le produit de nombre de bouleversements : de la stabilité au mouvement, de l’ancien au moderne, d’une foi unique à l’hétérodoxie, de la confiance aveugle au rationalisme et encore bien d’autres glissements que nous n’avons pu aborder. Ces bouleversements se sont faits progressivement et sont concomitants, mais c’est entre 1680 et 1715 qu’ils donnèrent naissance à l’esprit moderne. Paul Hazard écrit pour résumer « la majorité des français pensait comme Bossuet ; tout à coup, les français pensent comme Voltaire : c’est une révolution ».

De cette crise des consciences naquit l’affrontement entre l’esprit des modernes et celui des anciens, d’abord littéraire puis profondément politique. Et, nous concernant, il faut avoir à l’esprit que nous en sommes les héritiers. Nous sommes le fruit de l’esprit moderne : les héritiers des premiers doutes et des premiers relativismes ; d’esprits brillants qui ont osé acquérir leur liberté de penser et de vivre ; de la force incroyable dont ils ont fait preuve pour remettre en question les bases de leur propre société ; de la bravoure de leur raison qui ne se laissa pas duper par des discours fantasques et de l’audace qu’ils eurent de tracer les contours d’un nouveau monde idéal. On ne peut nier une justesse et une beauté dans l’esprit moderne, et nous avons hérité de ses forces ainsi que de ses combats. Pourtant, nous en déplorons aussi les limites. L’esprit moderne a cru aveuglément au progrès, orgueilleusement au présent et à la suprématie de la raison sur la nature et l’essence des Hommes. En remettant en question ce qui valait la peine de l’être, il a tout démoli sur son passage jusqu’à plonger dans le plus profond des nihilismes et dans le relativisme moral le plus infect. Car l’esprit moderne fit l’erreur funeste de détruire l’âme profonde de l’Europe.

Aujourd’hui, soyons de dignes héritiers, sans poursuivre les erreurs de nos ancêtres. Comprenons tout d’abord la naissance de cet esprit moderne, et gardons pour nous-même ses plus beaux aspects. Il serait faux de penser qu’un conservateur ne fait que fixer le passé et s’opposer au présent. Au contraire, soyons encrés dans le présent, tout en retirant de notre passé ce qui fut, est et restera éternel. Par cet état d’esprit, peut-être pourrons nous réconcilier, enfin, les anciens et les modernes.

Sources :

La Querelle des Anciens et des Modernes, xviie-xviiie siècles, précédé de Les Abeilles et les araignées, essai de Marc Fumaroli, de l’Académie française. Édition établie et annotée par Anne-Marie Lecoq. – Paris : Gallimard, 2001.

Hazard, Paul. La Crise De La Conscience Européenne 1680-1715. Paris : Librairie Générale Française, 1994.