Renforcement du contrôle des réseaux sociaux, mesures sanitaires liberticides, remise en cause de la liberté d’expression… Au cours des dernières années et en particulier des derniers mois nous constatons tous une dérive autoritaire remettant en cause des libertés individuelles que nous considérions encore récemment comme étant intouchables.

Partant de ce constat, The Conservative Enthusiast initie une série d’articles baptisée la Chronique des libertés sacrifiées, dont l’objectif est d’informer, de documenter et de débattre des libertés qui nous sont de plus en plus souvent soustraites afin de nous « protéger ». Dans cette chronique nous partagerons, commenterons et analyserons des informations sur ce processus qui prend place non seulement en France mais aussi dans les autres pays d’Europe ainsi qu’au niveau mondial.    

Quand l’Ouest devient l’Est

Afin d’ouvrir le bal, commençons par dresser un bilan de la situation sur le sol français à l’écriture de ces lignes. L’état d’urgence sanitaire provoque une situation inédite et un recul des libertés que nous n’aurions jamais pu imaginer il y a une année de cela : interdiction de quitter le territoire sans autorisation, interdiction de se déplacer au sein même du territoire français sans justificatif, interdiction de se rassembler, obligation d’avoir une attestation pour sortir de son domicile, obligation du port du masque dans tous les établissements accessibles au public voire à l’extérieur dans certaines villes…

En prenant du recul, ces restrictions auxquelles la population s’habitue progressivement depuis le premier confinement au printemps 2020 apparaissent comme relevant d’une violence extrême. Ces libertés qui nous ont été soustraites avec une facilité déconcertante ont été acquises par nos ancêtres au prix de combats longs de plusieurs siècles. Pensez à la liberté de commerce et d’industrie, aujourd’hui bafouée par des fermetures dictées selon un sens de la proportionnalité pour le moins discutable. L’interdiction des déplacements dans le pays rappelle les passeports intérieurs chinois et soviétiques. L’interdiction pure et simple de sortir de chez soi sans « prétexte valable » nous plonge dans un monde digne de 1984. Les similarités de la dystopie d’Orwell avec nos États post-modernes sont désormais admises par tous, y compris par des intellectuels ayant longtemps nié cette dérive.

D’aucuns considèrent ces restrictions de liberté justifiées par la situation sanitaire exceptionnelle, d’autres contestent leur bien-fondé. Tous y voient un risque de normalisation de cette situation en raison de la menace épidémiologique brandie à chaque tentative de contestation.

Car c’est là le danger principal de ce type de crises lors desquelles l’état d’urgence prend la main et met entre parenthèse les mécanismes démocratiques déjà extrêmement réduits en temps normal. Les élites à la tête de l’État ont la fâcheuse habitude de s’accommoder rapidement à leur marge de manœuvre octroyée par la situation d’urgence. Sortir de la situation exceptionnelle nécessite en effet un courage politique et un contre-pouvoir capable de brider l’exécutif, qui se permet tout et ne se remet plus en question. Le contre-pouvoir actuel semble toutefois peu préoccupé par les libertés et semble loin d’être en position de remettre en cause la politique du gouvernement. Le Rassemblement National, principal parti d’opposition, n’incarne pas non plus une véritable remise en cause de la cette gestion de crise.

À l’approche du mois de décembre, on se demande si l’État « autorisera » le peuple à fêter Noël. Une situation ubuesque qui prêterait à rire si on ne constatait pas la docilité invraisemblable des peuples européens. Si l’État donne 5 jours pour fêter Noël ce serait formidable, le peuple serait sans doute heureux d’une telle décision ! Rendez-vous compte : nous en sommes à espérer de nos États un sésame pour pouvoir se réunir en famille pour fêter une tradition millénaire, le tout sous prétexte d’une épidémie ne provoquant pour le moment aucune mortalité supplémentaire en comparaison des années précédentes (!).

Cette situation pionnière nous permet pour le moins de tirer deux leçons. La première est que le progrès technologique donne des outils de contrôles sociaux à l’envergure sans précédent. Confiner la France entière aurait été impossible sans les médias de masse permettant de diffuser la peur et les mesures de répression. De plus, le télétravail, considéré par beaucoup comme une aubaine, a au contraire facilité la mise en place de ce système de privation de liberté généralisé. Le télétravail permet en effet d’amortir le coût économique de telles mesures et de garantir le fonctionnement d’une grande partie de l’économie tertiarisée.

La deuxième leçon est que la peur du covid-19 terrorise apparemment moins les Français que la peur des mesures de répression, comprenez par là les fameux 135 euros d’amende en cas de non-respect des sacro-saints « gestes barrières ». Le masque est par exemple porté par la plupart des gens pendant des jours et des semaines consécutives, ce qui est révélateur : ils n’en portent pas pour se protéger mais bien pour éviter les 135 euros ou les 1000 euros en cas de récidive qui planent au-dessus de leur tête. Les condamnations à de la prison ferme pour non-respect du confinement sont devenues une réalité : pouvons-nous prétendre vivre dans un pays libre lors qu’il est possible de passer deux mois sous les barreaux pour être sorti de chez soi ?

Les mesures sanitaires liées au covid-19 ne sont toutefois que l’une des facettes de ce glissement vers un État de plus en plus autoritaire et de moins en moins entiché de la liberté. En particularité depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les offensives contre la liberté et en particulier la liberté d’expression sont régulières et de plus en plus ambitieuses. Le projet de loi « sécurité globale » fait craindre une accélération de cette tendance vers un contrôle de l’information accru.

Le mécanisme légal n’est toutefois pas la seule source de danger pour les libertés individuelles. Des initiatives privées vont en effet bien plus loin : nous avons pu le constater avec le parti pris et la censure des médias lors du dépouillement des voix de l’élection présidentielle aux États-Unis. Sur le plan sanitaire, de nombreux aéroports internationaux collaborent sur la mise en place d’un « passeport covid-19 » qui permettrait au voyageur de montrer patte blanche au décollage (et donc de refuser l’accès aux personnes n’étant pas testées en permanence). Certains imaginent déjà qu’il faudra justifier le fait d’être vacciné pour acheter des tickets pour un concert ou un match de foot. Aujourd’hui ces hypothèses vous paraissent peut-être tirées par les cheveux, mais qu’auriez-vous dit un an en arrière à une personne vous expliquant qu’un virus avec taux de mortalité de moins de 1% provoquerait des confinements généralisés et une mise à mort d’une partie de l’économie ?

SOURCES :

https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/l-idee-d-un-passeport-covid-pour-prendre-l-avion-fait-son-chemin_AN-202010260148.html

https://www.aokpass.com/