Cet article fait suite au premier article sur le survivalisme qu’il est important de lire avant d’entamer celui-ci.

Dans ce premier article, nous soulevions la base autour de ce phénomène du survivalisme et également le fait qu’il constitut un échappatoire à la réalité pour beaucoup de “losers” alors qu’une petite partie de ces survivalistes ont une réelle démarche rationnelle basée sur le pragmatisme et non la peur.

Dans cette seconde partie, nous allons creuser plus en profondeur ces phénomènes.

Le survivalisme, une simple réaction de société

Au final, comme dans tout domaine, les activités et pratiques reflètent le niveau globale de la population. Si cette population est en majorité médiocre, alors les membres de toutes les disciplines, y compris le survivalisme, en seront le reflet. Parfois, certaines pratiques sont par nature porteuses d’une classe sociale supérieure.

En termes plus simples, vous avez plus de chance de tomber sur quelqu’un d’élevé socialement en allant apprendre le violon au conservatoire plutôt qu’en rejoignant un club de pétanque. Vous avez compris l’idée.

Ce qui est étrange avec le domaine du survivalisme, c’est qu’il touche néanmoins une très large classe sociale, allant de gens très pauvres qui s’essayent au potager, à des gens très riches qui se construisent des bunkers pharamineux. Pour comprendre ce phénomène, il faut le diviser en deux grandes catégories :

  • Les anxiogènes
  • Les passionnés

Les anxiogènes :

En général, les anxiogènes sont ceux qui font tout en fonction de la peur de l’effondrement ou d’une situation critique. Typiquement, ce seront ceux qui vont accumuler d’énormes stocks dans leur cave, qui vont s’acheter beaucoup plus d’armes que nécessaires, qui vont collectionner les objets inutiles etc…

Dans l’idée, ce groupe de personnes n’est pas animé par un souhait d’autonomie mais plutôt par une peur de « et si ça ne marche pas ? quel est mon plan B ? »

Et je ne jette pas la pierre car ce phénomène est profondément humain. Cette mentalité part d’un bon réflexe qui est la prévoyance.

Mais ce n’est pas par hasard que j’appelle ce groupe les anxiogènes et non pas les anxieux. Car à la différence d’un anxieux qui subirait de l’anxiété sans le vouloir, l’anxiogène lui le créait de toute pièce et nourrit sa propre anxiété et celle des autres.

Prenons l’exemple concret d’un survivaliste qui chercherait à résoudre le problème de la lumière en cas de crise.

Il s’est donc renseigné sur les meilleures options et après de longues comparaisons, il a trouvé la marque de lampe torche qui lui convient le mieux.

Après avoir acheté sa première lampe torche et choisi de la porter toujours avec lui dans son fameux EDC, l’effet anxiogène s’active dans le cerveau, il commence à se demander : « mais si la lampe que j’ai acheté, que je garde toujours sur moi, si cette lampe, le jour où la crise survient, tombe en panne ? Il me faut une deuxième lampe de rechange dans la boite à gants de ma voiture ! »

Le survivaliste anxiogène va donc commander une deuxième lampe torche qu’il va mettre dans sa voiture, au cas où la première tomberait en panne. Et puis il va commencer à réfléchir et se dire « mais attends, et si le jour de l’effondrement, je ne peux pas accéder à ma voiture ? Comment je vais faire ? Il faut que j’en mette une dans ma maison au cas où. »

Il va donc commander une 3ème lampe torche et la placer dans sa maison. Et puis il va encore se faire les pires scénarii possibles, en commençant à penser « Et si le jour où l’effondrement survient, je suis loin de chez moi, il faut que je trouve un point d’ancrage où je vais enterrer une lampe de secours. »

Vous voyez l’idée ? C’est un cercle vicieux qui ne finit jamais…

Et au final, on va se retrouver avec quelqu’un qui va peut-être aller jusqu’à avoir 6 lampes torches différentes ; situation qui commence à être ridicule. Je doute fort qu’il n’en utilise que 2 ou 3 maximum durant toute sa vie.

Et la probabilité qu’il utilise les 6 est inférieure à 1%. Pendant ce temps, les 99% de problèmes restants ont été délaissés.

Et maintenant vous n’avez plus qu’à multiplier ça à tous les types d’objets. Vous comprenez à quel point certains tombent dans la caricature. Une fois que vous tombez dans ce cercle vicieux créateur d’anxiété, il est très difficile d’en sortir.

Agir avec la peur comme moteur n’est jamais une bonne idée et ne donne aucune vision long terme…

Pendant ce temps, la réalité concrète et pragmatique est que cette personne aura gaspillé énormément d’argent dans des choses inutiles et qu’au minimum 50% de ses possessions ne lui serviront probablement jamais.

Quel gâchis d’argent, de temps et d’effort.

Cette personne, de manière très progressive et insidieuse, a adopté un comportement irrationnel.

Un comportement qui va tout organiser en fonction des 1% de risque potentiel plutôt que des 99% de réalité concrète. Un comportement qui vire à la paranoïa.

Ce comportement est totalement absurde car c’est le même type de raisonnement qui amène par exemple à ne plus vouloir sortir de chez soi par peur de mourir de telle ou telle maladie (suivez mon regard) alors que vous savez très bien statistiquement que vous avez plus de chance de mourir dans un accident de voiture, d’obésité, d’un cancer des poumons si vous êtes fumeur ou autre.

C’est d’ailleurs toujours un amusement lorsque je rencontre des survivalistes qui m’expliquent qu’ils pensent être ultra-préparés sur un sujet spécifique et qui dans la foulée s’allument une cigarette.

Tout ce qu’ils font est tout simplement inutile car il y a bien plus de chances statistiquement qu’ils meurent d’un cancer des poumons à cause de la cigarette plutôt qu’à cause de la fin du monde.

Par ce mode de pensée anxiogène, le survivaliste se focalise et devient obsédé par un type d’événement en particulier, voulant s’y préparer du mieux possible, mais de ce fait, délaisse beaucoup d’autres types d’événements qui sont beaucoup plus probables.

Le “survivalisme” dans ce cas, n’est plus du tout une préparation complète et pragmatique, mais devient une obsession irrationnelle et contre-productive.

Exemple concret, on voit beaucoup de survivalistes dépenser des fortunes et fournir des efforts colossaux pour se préparer à l’infime éventualité d’une coupure nationale d’énergie. Ils vont donc investir en panneaux solaires, en batteries et dans tout un tas d’objets. Mais le survivaliste, croyant bien faire, ne se rend pas compte qu’il réfléchit en vase clos, car animé par l’anxiété, il ne voit pas les préparations beaucoup plus rationnelles et concrètes qui précédent cette étape et qui sont prioritaires dans la vie de tous les jours.

Car avant d’en arriver là, il faudrait d’abord faire des choses beaucoup moins sexy :

  • Optimiser sa facture d’électricité avec une bonne comptabilité et une bonne gestion de ses finances personnelles.
  • Ensuite, choisir le meilleur fournisseur d’électricité selon le rapport qualité/prix, sa région et un tas de facteurs.
  • Diminuer le gaspillage d’énergie et “rationner” l’utilisation d’électricité.
  • Puis viendrait même la question de multiplier les sources d’énergie, afin de s’assurer d’une pérennité en cas de panne de l’un des systèmes pour que d’autres prennent le relais.
  • Et enfin, il faudrait même se poser la question : « quelle activité je fais en utilisant de l’électricité, dont je pourrais tout simplement me passer ? Ou même remplacer par un mode non-électrique ? »

Il y a de cela pas si longtemps, la machine à laver n’existait pas et les gens nettoyaient leur linge sans électricité…

Parfois, on a pas besoin d’avoir un lave-vaisselle lorsqu’on habite tout seul et qu’on a juste une assiette, une fourchette et un verre à laver… Passer 15 minutes à faire sa vaisselle pendra moins d’eau, moins de temps et coûtera moins cher que de faire tourner une énorme machine pendant une heure. En plus du fait que revenir à des choses plus simples, une démarche plus rationnelle et qui prend du recul, nous libérerait véritablement du besoin d’électricité.


Mais aujourd’hui, la notion de confort a remplacé la notion de rationalité.

Tout cela va être balayé par le survivaliste bouillonnant qui au final se trouve des excuses pour vouloir à tout prix s’acheter un panneau solaire d’une marque tendance dans le milieu, parce qu’il a entendu dire que c’est ça qu’il faut faire.

Le survivalisme, à ce moment là, ne devient plus qu’un consumérisme déguisé qui ne s’assume pas. D’ailleurs les “survivalistes” ne sont que les moutons du “marketing de l’apocalypse“.

C’est là où je pense que la démarche est mauvaise, car elle amène à des incohérences totales et des véritables anomalies de raisonnement. C’est ce genre de mentalité qui, poussée dans l’absolu, va amener à vouloir sacrifier la vie, ne plus prendre aucun plaisir dans celle-ci, sous prétexte qu’il faut absolument survivre.

Mais si la vie ne vaut plus la peine d’être vécue car elle est devenue une véritable prison sans goût et sans aucun plaisir, à quoi bon la préserver ?

Je trouve très amusant de voir qu’au final les survivalistes qui sont les premiers à se « préparer » individuellement sont les derniers à se préparer collectivement lorsqu’il s’agit de « faire société » et réduire les causes de mortalités massives.

Lorsqu’on est pragmatique et qu’on souhaite être le plus efficace possible, on suit la rationalité. Un esprit totalement rationnel suit ce qu’on appelle « l’ordre des priorités. »

Au lieu de se focaliser sur le critère 26 de la liste et s’y préparer à fond, mieux vaut d’abord traiter les 5 voire les 10 premiers critères de la liste.

C’est tout simplement la loi de Pareto. Traiter les 20% d’éléments qui vont causer les 80% de conséquences. Et ne pas s’attarder sur les 80% de préparation qui ne vont ne représenter que 20% des conséquences…

Les survivalistes qui ignorent, consciemment ou non, cet état de fait sont dans l’erreur, voire dans le déni.

L’ordre des priorités, c’est concevoir que oui, c’est possible de mourir d’un effondrement, dans l’absolu il y a une petite possibilité. La question n’est pas de la renier, il s’agit simplement de ne pas se mettre des œillères sur toutes les probabilités bien plus importantes qui passent avant.

Une petite piqûre de rappel, voilà les 10 premières causes de mortalités, classées dans l’ordre d’importance en nombre de morts en France.

  1. Cancer (cancer des poumons en tête, avec cancer du colon en second et cancer du sein en troisième.)
  2. Maladie cardiovasculaire
  3. Drogues (tabagisme, alcool, produits stupéfiants)
  4. Obésité
  5. Diabète
  6. Maladies infectieuses
  7. Accident domestiques (chutes, asphyxie, brulés, intoxication, noyade)
  8. BPCO
  9. Suicides
  10. Accidents de la route

Vous comprenez maintenant à quel point je trouve ça ridicule quand je vois un survivaliste qui se prépare à une mort radioactive en préparant du matériel et des masques à gaz, alors qu’il fume, qu’il conduit comme un chauffard, qu’il mange du fast food et qu’il ne fait pas de sport. Je ne peux qu’éclater de rire.

J’ai toujours envie de lui dire : “avant de dépenser des centaines voire des milliers d’euros dans du matériel NRBC ou des fusils d’assauts, travaille d’abord à ton développement personnel, travaille à arrêter de fumer, à bien conduire, à avoir une bonne alimentation, à t’assurer de ne pas mettre des produits chimiques à portée des enfants, à faire du sport, etc..”

Le pragmatisme avant tout.

Et au-delà de l’absence d’ordre des priorités chez certains survivalistes (pas tous bien sûr) il faut également noter que le survivalisme en tant que concept, est une philosophie très contre-productive.

C’est une manière de penser qui pousse à subir.

Les survivalistes ne cherchent pas à empêcher quelque chose d’arriver, mais juste à y survivre individuellement ou en petit groupe.

Si cette mentalité avait été transposée à une autre époque, elle serait considérée comme de la pure folie.

Prenons l’exemple du Moyen Âge par exemple. Lorsque vous saviez qu’une armée se dirigeait sur votre ville pour la raser, la réaction naturelle n’était pas de se dire « enfermons-nous dans nos maisons avec du stock etc… »

La réaction naturelle était de prendre les armes pour DEVANCER le danger, d’être proactif. De former une armée, parfois de sacrifier des vies au combat et même parcourir des kilomètres pour aller stopper l’armée AVANT qu’elle n’arrive jusqu’en ville.

#Bataille des Thermopyles #Bataille de Poitiers #Bataille de Salamine #Bataille de Vienne

Cette mentalité cherchait à préserver LA vie, plutôt que préserver DES vies.

On se bat pour l’amour de la vie, pas pour l’amour de ses boîtes de conserve et de son bunker…

Les anciens ne cherchaient pas à sauver des vies à tout prix mais au contraire étaient prêts à sacrifier des vies si cela pouvait permettre de préserver LA vie dans son ensemble.

La même chose peut être démontrée avec les réformes politiques. Le survivaliste ne va pas vouloir empêcher une mesure très restrictive de passer, par contre il va être le premier à être fier de dire aux autres « regardez comment je m’y suis bien préparé ! ».

Tout fièrement, il va donc d’une certaine manière, accepter de subir cette mesure, en pensant uniquement à « comment y survivre » plutôt que « comment l’empêcher ».

Si tout le monde adoptait une mentalité survivaliste, nous vivrions dans un parfait enfer sur terre, un boulevard pour les tyrans. La mentalité Maginot ne fait jamais long feu.

Idriss J. Aberkane décrit très bien ce phénomène lorsqu’il dit :

“La France a une mentalité Maginot très profonde : il vaut mieux n’y rien faire que d’y prendre un risque.

Idriss J. Aberkane

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le survivalisme est une pensée provenant des États-Unis. Elle inclut avec elle, qu’on le veuille ou non, un prisme de lecture du monde très individualiste. Elle ne cherche pas à contrecarrer les problèmes ou même à créer, à fonder quelque chose ou à bâtir, elle cherche juste à profiter du confort de manière individualiste et se créer un bastion au niveau individuel, en délaissant le bien commun.

Le survivalisme ne cherche pas à bâtir une société belle et vertueuse, mais encourage l’avarice, l’égoïsme et la peur de l’autre. Ce n’est pas étonnant que ce mouvement est né durant la Guerre Froide et les Trente Glorieuses.

Et cela ne veut pas dire que le survivaliste ne va pas aller offrir une conserve à son voisin et aider les autres. Mais d’une manière plus globale, la démarche dans son fondement n’est pas du tout la même.

Ici je n’analyse pas l’individu, j’analyse les masses.

Nous avons besoin de revenir à la mentalité du citoyen grec. À une mentalité tournée vers la construction d’un avenir meilleur, à la création d’une génération d’hommes et de femmes solides.

À une mentalité de spartiates.

Si les spartiates voyaient les survivalistes d’aujourd’hui, ils les considéreraient comme des sous-hommes.

La mentalité survivaliste en est l’opposée, c’est une mentalité de sous-homme, une mentalité d’esclave. C’est une mentalité qui fait accepter la servitude, qui pousse inconsciemment à la résignation et qui cherche tout simplement à s’accaparer le plus de miettes possibles avant la chute.

Nous n’avons surtout pas besoin d’une génération qui est dans l’acceptation de la défaite et la préparation à la survie, qui en déduit que le combat n’a même pas besoin d’être livré puisqu’il est déjà perdu.

On ne construit pas d’Empire avec cette mentalité et si nos ancêtres avaient pensé de la sorte, Rome n’aurait jamais vu le jour…

Et les survivalistes ont d’ailleurs tendance à penser que l’effondrement est quelque chose d’inédit, c’est une sorte d’apocalypse qui ne serait jamais arrivée auparavant, ou même un effondrement progressif et une chute lente.

Or, ils ignorent l’Histoire. Ce qu’ils appellent “effondrement” je l’appelle tout simplement les hauts et les bas des civilisations.

L’Empire Romain a bien chuté, l’URSS aussi. Le Japon s’est pris la bombe nucléaire et je ne parle même pas des invasions, des pandémies et bien d’autres catastrophes tout au long des siècles.

Là où certaines personnes font les autruches et pensent qu’un effondrement est impossible, je les ramène à la réalité, l’effondrement est une norme à l’échelle de l’Histoire et il arrivera bel et bien. Pour notre société et pour les sociétés suivantes.

Mais à l’opposé, les survivalistes qui pensent que parce qu’il va y avoir effondrement, il faut donc tout arrêter, s’arrêter de vivre, je leur réponds que c’est la norme également. Les civilisations ne s’arrêtent pas de vivre juste parce qu’elles savent qu’elles s’éteindront un jour.

Les humains ne s’arrêtent pas de vivre parce qu’ils savent qu’ils vont mourir un jour. Être conscient que la vie a une fin ne doit pas tuer la vie… au contraire, elle doit la rendre encore plus incroyable et remplie.

D’ailleurs, peu de gens se posent même la question, mais si je vous annonçais :

« C’est très bien, tu t’es bien préparé, l’effondrement a bien lieu. Tu vas survivre. Tu vas vivre le restant de tes jours dans ton bunker. Tu vas vivre les 40 prochaines années enfermé, isolé, à ne pas voir la lumière du jour, à ne pas pouvoir faire de sport ou très peu et tu vas manger les mêmes conserves et le même stock pendant 40 ans et tourner en rond le restant de ta vie, dans la solitude absolue. »

Voudriez-vous vraiment de cette vie ?

Car d’un point de vue survivaliste, la mission est un succès, l’objectif est réussi, vous avez survécu.

Mais c’est bien là tout le problème. Le survivalisme ne prend pas en compte la vie, il ne prend en compte que la survie.

Ce que je reproche à la mentalité survivaliste c’est qu’au final elle n’est pas proactive.

Bien sûr qu’à l’échelle d’un individu, le fait de se préparer, de faire du stock, d’apprendre des compétences de survie et d’autres, est proactif. Car l’individu n’attend pas que les choses se passent et prend ses responsabilités, ce qui est une preuve de maturité.

Mais à une échelle beaucoup plus globale, le survivaliste baigne dans une mentalité défensive et non offensive.

Une mentalité offensive chercherait plutôt à ne pas attendre que des problèmes ou des crises surviennent, elle cherche à sortir de chez soi pour aller de l’avant et régler le problème avant même qu’il nous frappe.

Mieux encore, une mentalité proactive cherche à toujours vouloir améliorer la situation de base pour faire reculer le danger. Un peu comme on sort de sa zone de confort pour justement pouvoir l’étendre.

Un peu comme un pays pourrait choisir de repousser ses frontières toujours plus loin, afin de toujours plus éloigner le danger de sa capitale.

De manière imagée, la mentalité du survivaliste c’est : construire le plus gros bunker en vue de l’attaque qui arrive pour le subir le moins possible.

La mentalité du proactif est plutôt : étendre les frontières de mon empire et agir en conquérant, pour augmenter mes chances, diminuer toujours plus les risques et augmenter mon niveau de vie.

Je ne sais pas pour vous, mais je préfère largement la seconde option.

Pourquoi vouloir subir un danger lorsqu’on peut en premier lieu le dominer ?

Comme le dit l’adage, la meilleure défense, c’est l’attaque.

Les passionnés :

Et justement, cette « attaque », comment se matérialise-t-elle ?

Eh bien nous arrivons naturellement à notre deuxième groupe d’individus, les passionnés.

Ceux que j’appelle les passionnés sont spécifiquement les « passionnés de survie ».

Ainsi que toutes les variantes du style : «passionnés de bushcraft», « passionnés de jardinage », « passionnés de nature » « passionnés de chasse et pêche » , « passionnés de randonnées» « passionnés d’autonomie» etc…

Je les appelle parfois tout simplement les « bushcrafteurs » même si en réalité ce groupe est plus large.

Ces gens peuvent parfois être très ressemblants aux anxiogènes en apparence. Parfois dans certains cas quasiment identiques. Ils portent parfois les mêmes marques de vêtements, possèdent les mêmes objets, ont les mêmes références.

D’ailleurs, dans beaucoup de cas, il arrive que des personnes soient à la fois des anxiogènes et des passionnés. Il ne s’agit pas dans cet article de dire que les gens sont tout blanc ou tout noir, la réalité est faite en majorité de gris.

Dans beaucoup de situations, les deux s’entremêlent.

Mais au final, même si parfois rien ne les sépare en apparence, tout est différent dans le fond.

Car l’élément le plus important est que la démarche n’est pas la même.

Un peu comme si deux personnes aimaient le même film mais pour des raisons totalement opposées.

Eh bien avec le survivalisme c’est la même chose. On trouve dans ce même milieu des gens qui font la même chose mais pas pour les mêmes raisons.

Et le groupe des passionnés est diamétralement opposé aux anxiogènes.

Bushcraft femme
L’important pour un(e) passionné(e) n’est pas l’effondrement, mais le plaisir de son propre développement personnel.

Car là où la « préparation à un potentiel effondrement » va être la principale source de motivation, de stress, d’anxiété qui pousseront les anxiogènes à passer à l’action ; les passionnés eux, seront plutôt animés par la passion de l’objet, l’esprit collectionneur, l’amour de la nature, la curiosité intellectuelle et la volonté de bâtir.

Au final, il n’y a pas grand-chose à dire sur les passionnés. Ce sont tout simplement des gens qui ne se préparent pas au pire par contrainte mais qui apprennent à maîtriser des compétences par plaisir.

Typiquement, le réel passionné va adorer dormir dans la forêt dans un confort précaire, par pur plaisir, alors qu’aucune raison ne l’oblige à le faire.

Si on pousse encore plus loin, c’est au final celui à qui on pourrait annoncer que : « non l’effondrement n’aura jamais lieu » et qui répondrait : « oui mais ce n’est pas grave, je le fais quand même parce que ça me fait plaisir. »

Il n’agit pas en fonction de l’effondrement, il agit simplement car cela le fait vivre. Et non pas survivre.

Et c’est cela, pour moi, la réelle démarche à adopter.

D’ailleurs, tout un groupe de gens, qui s’élargit de plus en plus, s’est naturellement écarté du survivalisme pour créer depuis plusieurs années un mouvement tout autre, basé sur la passion et une démarche positive, ce mouvement se nomme : le Bushcraft.

Le Bushcraft

Contrairement au survivalisme qui comme je l’indiquais est très récent et très corrélé à la guerre froide et à la société de consommation très individualiste qui a émergé depuis les années 50, le Bushcraft lui, est beaucoup plus ancien, naturel et sain, puisqu’il prend ses racines dans une démarche et un savoir faire qui parfois peut remonter jusqu’à l’Antiquité.

Le terme bushcraft pourrait être traduit littéralement par “art des bois” ou “artisanat de la forêt” mais ce serait une traduction littérale peu fidèle à l’état d’esprit du bushcraft qui devrait en réalité être traduit en français par quelque chose comme “l’art de vivre en adéquation avec la nature”.

David Canterbury Buschcraft
David Canterbury, l’une des légendes vivantes du Bushcraft.

Wikipedia nous donne d’ailleurs une définition juste et complète de cet “art de vivre” :

“Le bushcraft, plus rarement woodcraft, ou art des bois, est une activité de loisir qui consiste à mettre en pratique des compétences et connaissances permettant de vivre de manière agréable dans la nature avec un impact minimal sur celle-ci et de la manière la plus autonome possible. Cela implique donc l’apprentissage, l’expérimentation et l’assimilation de diverses techniques permettant, pour la durée de l’activité, de se passer au maximum des produits et du confort propres à la société contemporaine. Le bushcraft s’appuie en outre sur l’étude de techniques employées dans différentes sociétés humaines contemporaines ou à des époques antérieures afin d’en analyser le fonctionnement sur le plan physique, chimique ou biologique avant de les tester de manière empirique dans le contexte et le milieu naturel le plus pertinent.”

Wikipedia

Vous l’avez compris, on est très loin de la mentalité du survivaliste anxiogène. Cette pratique, beaucoup plus naturelle et saine, permet de se reconnecter à la nature et de réapprendre des compétences qui étaient une seconde nature pour nos ancêtres mais que nous avons oublié.

Dans cet article, vous l’aurez compris, je ne cherche pas à démonter le survivalisme en tant que marché, en tant que pratique ou autre. Je cherche juste à pointer du doigt une certaine mentalité dans ce milieu et soulever le point le plus important :

Faites attention à la démarche qui vous pousse à faire ce que vous faites.

Ne tombez pas dans l’irrationnel, la peur ou l’anxiété. Faites ce que vous faites en gardant toujours un ordre des priorités, en restant pragmatique and rationnel.

Et surtout, soyez réellement proactifs, en allant de l’avant et prenant du plaisir dans ce que vous faites.

L’important c’est la vie, pas la survie.

C’est pour cela que l’équipe de The Conservative Enthusiast a décidé de vous proposer une nouvelle série d’articles premium qui va se donner pour mission de fournir les bases du survivalisme et du bushcraft, de manière efficiente, rapide et pragmatique, afin de permettre à tous d’obtenir un socle de compétences qui permettra d’accéder à une réelle autonomie et de se reconnecter à la nature.

Cette série premium sera bientôt disponible pour les membres et les épisodes sortiront au fur et à mesure des semaines, nous espérons qu’elle vous plaira.

Si vous souhaitez accéder à cette série, n’hésitez pas à nous rejoindre et devenir un membre TCE afin d’avoir accès à tout notre contenu premium.

En attendant, si vous souhaitez en apprendre un peu plus sur le bushcraft, nous avons rédigé un article un peu plus approfondi sur le sujet que nous vous conseillons également de lire.

Pour aller plus loin :

Chaîne Youtube de David Canterbury