Bienvenue sur cette série qui ajoute une rubrique toute inédite à notre catégorie Littérature et qui se nomme “Lectures Européennes”.

Cette rubrique, qui nous est proposé par Booky Mary, consiste à nous faire voyager et visiter tous les pays d’Europe à travers un livre emblématique pour chaque pays. Si cette rubrique vous plaît et que vous souhaiter découvrir tous les autres pays, sachez que les Lectures Européennes sont publiées un vendredi sur deux. Vous pouvez retrouver la rubrique à tout moment sur notre page Littérature.

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Ce nouveau numéro se porte sur la Moldavie, nous vous laissons donc avec notre spécialiste en littérature pour ce voyage à travers l’Europe :

“Pour ce nouveau rendez-vous des #LecturesEuropéennes, partons à la découverte de la littérature moldave. La Moldavie est un pays d’Europe orientale situé entre la Roumanie et l’Ukraine, englobant en partie les régions historiques de Bessarabie et de Podolie méridionale dite Transnistrie. Les Génois, en fondant des avant-postes commerciaux sur le Dniestr au XIVe siècle, ouvrirent la voie des premiers contacts avec la culture occidentale en Bessarabie; cette dernière devant en partie son essor aux principautés de Moldavie et de Valachie, elle se développa de façon à s’inclure dans ces territoires avec le temps. Un siècle plus tard, la province entière devient une partie de la Moldavie, mais fut rapidement exposée aux attaques des Turcs, et les grandes villes furent colonisées en 1484.

À nouveau séparée, la partie méridionale de la Bessarabie fut envahie par les musulmans et séparée en deux sandjak de l’Empire ottoman. À partir de Pierre Ier, la Russie s’étendît en direction du delta du Danube. Les Russes libérèrent la Moldavie puis l’administrèrent entre 1711 et 1812, et obtinrent que la Turquie libère la Bessarabie au traité de Bucarest en 1812. Après la guerre de Crimée, le traité de Paris, en 1856, rendit la Bessarabie méridionale à la Moldavie. Mais, en 1878, le traité de Berlin attribua à nouveau ces trois départements à la Russie, malgré le fait que la Roumanie ait combattu la Turquie aux côtés des Russes. Puis sous le régime soviétique, une forme de colonisation slave se développe et les roumanophones continuent à être dispersés hors de Moldavie principalement pour des raisons économiques avec les déplacements des demandes de main-d’œuvre. Mais à partir de 1985, sous Gorbatchev, la politique de “perestroïka” se traduit en Moldavie par une forte revendication d’indépendance et une demande de reconnaissance de l’identité roumaine des autochtones, le roumain devenant alors la langue officielle avec le russe. Et le 27 août 1991, la république de Moldavie proclame son indépendance, reconnue par la Roumanie puis par la communauté internationale.


Si la littérature moldave est plutôt méconnue c’est en partie parce qu’elle se fond historiquement avec la littérature roumaine puis se différencie avec l’indépendance de la région en 1991. C’est donc un choix un peu particulier que j’ai fait pour cette nouvelle lecture, je vous présente donc un écrivain de nationalité roumaine Panaït Istrati, né à Brăila le 10 août 1884 et mort à Bucarest le 16 avril 1935, qui sera surnommé le “Gorki des Balkans”. Cet auteur embrasse dans ses oeuvres l’histoire de cette région, parlant aussi bien de la Roumanie que de la Moldavie. Il dénonce dans ses écrits la dictature du régime soviétique ainsi que les injustices sociales de son époque, ce qui lui vaudra d’être vilipendé aussi bien par les communistes, qui le traitent de “fasciste” que par les fascistes qui le traitent de “cosmopolite” à cause de ses fréquents voyages et lieux de résidences.

Fils d’une blanchisseuse et d’un contrebandier grec tué par les garde-côtes alors que Panaït est encore bébé, il partage sa vie entre Bucarest, Constantinople, le Caire, Naples, Paris et la Suisse. Il parle roumain, turc et grec avant de se consacrer au français. Plusieurs de ses oeuvres notamment les récits d’Adrien Zograffi se déroulent dans la deuxième moitié du XIXe siècle, lorsque les principautés de Moldavie et de Valachie sont dominées par les musulmans, depuis le XIVe siècle. L’organisation sociale et religieuse est alors discriminatoire et violente, avec d’un côté les colonisateurs musulmans turcs, et de l’autre les chrétiens roumains colonisés. Une oeuvre singulière qui nous aide à mieux pénétrer dans l’Histoire mais aussi la tragédie de ce peuple, cherchant sa liberté et son indépendance. Une oeuvre qui révèle l’âme de cette région et le dénuement de cette époque, habitée pourtant par les sublimes légendes de cette culture.”

Pour aller plus loin :

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