1- Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, présentez-vous.
“Je suis un Français de 25 ans, je me spécialise dans la géopolitique mais aussi le monde des affaires et les enjeux géostratégiques. J’ai co-fondé Terra Bellum en 2018, une chaine YouTube qui traite des enjeux humains et du jeu des puissances dans le monde contemporain, la 1ère par son audience dans sa catégorie.”
2-: Racontez-nous un peu votre jeunesse, d’où venez-vous ? Quel a été votre parcours ? Quels sont vos projets déjà réalisés et vos succès passés ?
“Je suis originaire de Bretagne, ou j’ai passé toute ma jeunesse, là-bas j’ai effectué une licence en Histoire. C’est une discipline qui m’intéresse depuis toujours et avec laquelle j’ai appris à lire étant enfant, d’abord l’histoire de France puis par ruissèlement l’histoire de nos voisins et celle du monde.
C’est avec toutes ces heures dépensées dans l’Histoire que j’ai compris les rapports entre les hommes et les enjeux des puissances. Cela m’a toujours donné le recul nécessaire pour analyser et comprendre les problématiques internationales mais aussi lire à travers les motivations humaines. Mes lectures ont développé mon esprit d’analyse et m’ont dissocié de la doxa, dominée aujourd’hui par un esprit candide. J’observe le monde différemment de notre temps ou les émotions prennent le pas sur l’esprit d’analyse et le pragmatisme.
L’Histoire m’a conduit à la géopolitique. A l’époque nous étions en pleine crise ukrainienne, la situation se tendait avec la Russie. Les médias ont effectué leur travail pour orienter l’opinion et j’ai tout de suite voulu comprendre les intérêts réels autour de ce conflit. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me spécialiser sur la Russie et d’intégrer le master en affaires russes & postsoviétiques à Nanterre dirigé par l’excellent Jean-Robert Raviot. Après l’obtention de mon diplôme et un bref passage par le ministère des armées, j’ai finalement décidé de prendre un virage vers la liberté en quittant Paris. Je suis arrivé en Russie au début de l’année 2020 ou j’ai ensuite décroché un diplôme à l’Académie russe de l’économie nationale.
Pour ceux qui se poseraient la question, oui, le coronavirus ne m’a fait ni chaud ni froid. J’ai été le seul avec une poigné de français à rester sur place à l’Académie, tous les étrangers étaient partis, volontairement ou sur ordre, c’était un moment très plaisant ou il y avait quelques français et des russes qui faisaient tourner la boutique. Je ne serai dire si c’est le caractère breton ou une mise en parallèle avec l’hécatombe historique de la Peste de Justinien qui m’a fait relativiser sur le moment. Je suis revenu temporairement en France deux ans après mon départ en Russie, le pays et les Français ont drastiquement changé en peu de temps.”
3-: Qu’est-ce qui vous a amené à lancer votre projet ? Quelles sont les étapes qui vous y ont menées ?
“Concernant ma vie privée, j’ai toujours été droit dans mes bottes, franc et direct. A 25 ans, je suis fier de dire que j’ai complété mes projets de vies personnels. C’est important de parler affaire ou de refaire le monde, mais c’est encore plus important de faire ce pourquoi nous existons originellement.
Concernant Terra Bellum, l’offre était inexistante et la demande importante. Quand nous avons lancé Terra Bellum en 2018 sur YouTube, la vulgarisation sur internet avait déjà passée ses heures de gloires. Cette vulgarisation était uniquement reléguée à des thèmes aisément transmissibles comme de petits sujets sur l’histoire ou de la science.
La Géopolitique en France n’est pas autant développée que dans le monde germanique ou anglo-saxon, c’est une combinaison de géographie, d’histoire, de politique et d’économie. Là où notre tradition académique et notre esprit français tolèrent mal les disciplines en milles feuilles. La Géopolitique a aussi été taboue en France car elle a été un des piliers idéologiques des deux derniers Reich Allemands, elle a structuré l’Allemagne politiquement et idéologiquement. Elle a donnée naissance au concept du Lebensraum (l’espace vital nourricier). Du côté anglo-saxon elle a guidé les volontés impérialistes américaines avec le concept des points pivots sur le globe à contrôler pour dominer le monde, le Rimland et de Heartland mais aussi avec le Sea Power d’Alfred Mahan qui est la traduction parfaite de l’US Navy contemporaine.
En France, Montesquieu au XVIIIe siècle avait développé la théorie des climats, selon laquelle le développement humain est influencé par son climat. Par la suite au XIXe et jusqu’à 1945, l’école géopolitique française a été timide, très structuré autour de la géographie en y minimisant la politique, cela a surtout été en contestation face à la théorie allemande. Nous avons passé plus de temps à débattre qu’à proposer un concept réel taillé pour la France et l’appliquer. Tout le contraire de l’Allemagne et des Etats-Unis. Après la guerre, Yves Lacoste a repris les rênes de la géopolitique française et en est le père contemporain qui l’a démocratisé, mais sa figure est totalement absente du grand public. Son institut innovant à l’époque, l’IFG est aujourd’hui adossée à Paris VIII et n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Sur YouTube, les thématiques humaines étaient traités de manières simplistes, infantiles pour ne pas dire naïves. Les Français ont toujours eu ce complexe d’énoncer les choses comme elles sont et d’aller au bout de leurs analyses. Nous avons voulu à travers notre chaine exposer la froideur du monde et un pragmatisme assumé, au bout du chemin il y une victoire ou une défaite. Nous évoquons aussi des thèmes porteurs comme le monde émergent, l’Arctique ou encore l’Asie, des sujets qui mettent du temps à arriver en France car nous sommes très centrés sur nous-même. Notre audience croissante et la multiplication des sujets géopolitiques sont encourageantes pour l’avenir. C’est aussi un plaisir de voir que la discipline se démocratise parmi le public français, que ce soient des initiatives individuelles ou dans de grands médias.”
4-: Pouvez-vous nous expliquer plus en détail en quoi consiste vos projets, votre démarche et pourquoi vous faites ce que vous faites ?
“Notre objectif est de faire ce que l’éducation et la société ne font plus, à savoir donner une vision d’ensemble sur le monde, expliquer la réalité des relations inter-états et renouer avec une vision réaliste du monde construite depuis la France. La chaine se résume en une phrase “Les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.” comme disait De Gaulle.
Nos vidéos sont utilisés dans les écoles de nos armées et les établissements ou universités qui possèdent un module géopolitique. Ces donc dires si elles sont plus qualitatives que les œuvres de Nathan ou Hatier alors que nous n’avons pas les mêmes moyens. En réalité, personne ne souhaite recevoir la sauce aseptisée des programmes scolaires. Nous offrons du panache dans nos analyse et distribuons des volées de réalisme dans un ton très calme ce qui est peu commun aujourd’hui. Ce qui est intéressant c’est que nous avons fait cette chaine sans rechercher à plébisciter ou conforter le public. Pour une grande majorité cela ne pose pas de problème et ils en redemandent, peu importe leur bord politique, ce qui est très encourageant.
Inversement nous avons aussi quelques commentaires amusants ou des menaces de temps à autres. Mais vous remarquerez que Terra Bellum n’est pas une chaine YouTube personnifiée et nous y tenons, c’est avant tout une idée du monde transmise à travers une chaine. Que ce soit moi, mon collègue ou des rédacteurs qui comprennent notre ligne éditoriale, Terra Bellum continue sa mission et nous survivra sans doute si nous prenons les bonnes décisions. J’aime ce que je fais et ce que Terra Bellum devient, à terme la chaine va continuer à se développer et croitre naturellement avec du nouveau contenu, peut être allons-nous devenir un média ou une forme de think tank, ou les deux. De mon côté, j’ai à cœur de faire des actions concrètes à l’avenir et de peser dans tout ce que nous évoquons sur notre chaine.”
5-: Quelles sont vos principales sources d’inspiration, vos influences et vos références ?
“Nous avons étudié les chaines YouTube anglophones car elles ont un temps d’avance. Leur miniatures, leur format, leur durée, leur thématique etc. Cela pour ensuite construire notre propre identité, il s’agit de chaines comme Caspian Report ou Wendover Productions.
C’est ce que je recommanderai à ceux qui veulent lancer une chaine thématique, regardez ce qui se fait dans la sphère anglophone, ils font de tout, que ce soit du tir, du vloging ou de la présentation de sac à main et de la petite lingerie. Dans un thème plus léger que la géopolitique, le Joueur du Grenier s’est par exemple inspiré de The Angry Video Game Nerd, il a ensuite construit sa propre identité avec son expérience et avec le temps à même mieux évolué que son homologue américain qui fait toujours les mêmes choses. De même, Terra Bellum propose un panel de contenus plus intéressants maintenant que Caspian Report, nous avons nos entretiens avec Geopragma, notre podcast pour les membres qui ont rejoint la chaine et même quelques vidéos de commentaires. Caspian Report lui est toujours resté sur le même format et n’a pas évolué depuis 11 ans, peut-être parce que le public international est moins exigeant.”
6-: Qu’est ce que le conservatisme selon vous ? Et pensez-vous qu’il est important aujourd’hui ?
“Le conservatisme n’est pas un parti, cela peut être un mode de vie. Je m’inspire de Roger Scruton en disant que ni le socialisme ni le libéralisme ne peuvent accepter la complexité réelle de la société humaine, tous les deux détournent l’attention de ce qui est réel vers un idéal. Or le conservatisme tend à renouer avec le réel et par conséquent notre tradition mais aussi une vision pragmatique du monde. C’est le seul et unique adversaire du progressisme à outrance dans ce qu’il a de plus délirant, par conséquent le conservatisme se pose souvent en réaction à quelque chose.
Je suis persuadé que dans le monde actuel nous sommes à la recherche du réel, il est temps pour le conservatisme de proposer et d’entrer dans l’action dans ce XXIe siècle qui annonce plusieurs tournants géopolitiques. Nous ne devons pas vivre dans la nostalgie du passé, il faut construire et bâtir le futur et enfin avoir un temps d’avance sur le progressisme.”
7-: Que pensez-vous du contexte actuel de la société en Europe ? Et à l’échelle du monde ?
“La société occidentale s’est éloignée du réel, elle s’est constitué une bulle de protection pour masquer le monde extérieur. Nous ne voulons aussi plus voir la réalité de notre histoire ou en dehors de nos pays, d’un côté nous nous fermons la porte à des opportunités et de l’autre nous ignorons les menaces qui se forment. Nous sommes déconnectés du monde. La pauvreté, la maladie, la migration ou la guerre sont devenus des sujets aussi tabous que l’étaient le chômage en URSS. A force de masquer la réalité on n’en oublie que la société peut être gouvernée par des imbéciles.
Nous prétendons êtres des puissances mais nous n’agissons plus en puissance car cela implique des responsabilités que nous ne voulons plus assumer. Par exemple il faudrait faire la guerre sans perdre un seul homme, lutter contre la pauvreté en accueillant toute la misère du monde ou protéger nos intérêts depuis une conférence Zoom de l’Elysée. Je ne blâme pas nécessairement nos dirigeants car c’est un état d’esprit qui décrit bien notre société actuelle et que l’on retrouve partout, nous avons les politiciens que l’on mérite.
Dans notre société, nous craignons l’engagement et la confrontation. L’Etat craint de s’engager face à d’autres puissances et le citoyen craint de s’engager face à l’Etat. Rétrospectivement, c’est incroyable de voir que nous arrivons à un point où Il y avait une vie politique et des enjeux plus riches sous la Monarchie que sous ce qu’est devenu la République qui est censé être la représentation du peuple.
Aussi, dans la vie de tous les jours, l’individu ne veut plus s’engager dans sa vie sentimentale, il craint de se confronter à son supérieur et il ne s’engage même plus pour réussir sa propre vie. Vous savez, en deux ans Russie j’ai fait ce que certains n’arrivent jamais à faire au bout de toute une vie en France. En Russie les engagements ont un sens, quand on s’engage il n’y a plus de retour en arrière, qu’on le veuille ou non. Cette réalité à la vie et ce gout du risque nous l’avons perdu en France et dans nos sociétés surprotectrices, c’est pourtant cela qui a fait de la France la France.
L’occidental a trop de chose à perdre au XXIe siècle pour se lancer corps et âme dans de nouvelles luttes, le confort et l’hédonisme sont rois. Peu importe notre niveau social. L’état nous cajole mais il nous puni aussi sévèrement ou nous exclut si nous n’allons pas dans son sens.
A l’échelle du monde, nous avons heureusement, dans le cas de la France, notre histoire qui effectue le travail à notre place, nous ne sommes pas arrivés au classement des puissances mondiales par hasard. La continuité de notre histoire est à portée de main, il ne tient qu’à nous de la saisir. C’est un travail individuel avant d’être collectif, la politique et la société sont toujours à l’image du peuple qui les composent. Je finirai avec cette image de Jordan Peterson & son fameux conseil de ranger sa chambre avant de s’atteler au reste.”
8-: Si vous deviez donner 5 éléments sur lesquels tout français devrait sérieusement travailler au niveau individuel, lesquels seraient-ils ?
- Le Temps, car c’est la seule chose que tout le monde possède sans distinction et la plus précieuse qui soit.
- La Famille, car c’est ce qui subviendra de nous tous et c’est même la raison d’être de l’être humain, la famille c’est la continuité du peuple et de la nation.
- L’Education, car être un million de barbares vaut moins que d’être 500 000 citoyens formés, instruits et capables.
- L’Argent, le nerf de la guerre, qui donne du temps, de l’autonomie, permet de subvenir à sa famille et à son éducation.
- La Politique, pour structurer la société, se protéger et progresser
C’est une vision antique gréco-romaine, mais dans le temps, l’homme reste l’homme, si nous en parlons encore plus de 2000 ans après, ce sont là des valeurs sures croyez-moi.
9-: Pouvez-vous nous partager votre ressenti sur la jeunesse d’aujourd’hui ?
“La jeunesse que je connais est pleine d’avenir, ont davantage les pieds sur terre contrairement à leurs ainées car nous traversons une période plus difficile. Ils sont surtout prêts à en découdre. Ils essayent de comprendre, de remettre en question et d’ouvrir le débat. Ils sont beaucoup plus pragmatiques et l’on peut largement s’attendre à un sursaut des consciences qui va balayer la génération de mai 68 qui a fait des ravages en France.
Cela on le doit à internet et la démocratisation des contenus numériques. Il faut voir le bon côté des choses. Internet, ce n’est pas que de l’anesthésie général devant des personnalités et des programmes inutiles ou du TikTok/instagram avec des néo-escorts en ligne à tous les coins de page.”
10-: Beaucoup de jeunes français cherchent à renouer avec leur héritage, quel est le meilleur moyen selon vous d’y parvenir ?
“Utilisez votre temps à bon escient, ne perdez pas ce temps avec des personnes inutiles ou déconnectés de la réalité et de ce que vous recherchez (ici renouer avec votre héritage). Lisez des œuvres historiques qui vous tiennent à cœur, ça peut être sur votre région, votre ville, votre pays, un membre de votre famille qui a participé à un évènement. Vous allez ensuite naturellement rechercher des informations connexes et vous construire une culture.
Je privilégie l’écoute d’une bonne musique classique ou baroque dans le même temps ce qui vous permettra aussi de vous créer une culture musicale tout en lisant. Si vous le souhaitez, joignez-y un verre d’alcool pendant la lecture, un bon armagnac, du cognac ou du vin. Rien qu’en faisant cela vous travailler sur trois thématiques.
Ensuite visitez, partagez, déplacez-vous et regroupez-vous, le patrimoine culturel en France est extrêmement riche. Profitez-en par exemple pour former une association ou un groupe régional qui vise à restaurer ou visiter des lieux, discuter et s’instruire. On ne se sent jamais aussi proche de son histoire quand y mettant les pieds physiquement. C’est aussi important de faire des actions concrètes.”
11-: Quels sont les principaux dangers qui menacent la civilisation européenne selon vous ?
“Une civilisation se détruit rarement depuis l’extérieur, le problème à la racine est interne et découlent de mauvaises décisions. Le problème est politique, les Français comme les européens sont leurs propres fossoyeurs. J’ajouterai même qu’ils élisent leurs propres fossoyeurs.
La politique est devenue une carrière et a perdu de son sens, il sera nécessaire de changer l’ensemble du corps politique législatif, exécutif voir même judiciaire. Dans une société idéale, le politicien n’est pas un carriériste, c’est un individu mûr qui a fait ses preuves et qui maitrise les quatre premiers points que j’ai évoqué plus haut avant d’accéder à la politique.
Vous remarquerez qu’aujourd’hui nous avons des politiciens qui prennent des décisions pour un peuple mais qui n’ont pas de famille, pas de travail si ce n’est la rente qu’ils tirent de l’impôt et une éducation médiocre avec la baisse du niveau des écoles.”
12-: Quels seraient les principaux espoirs et leviers qui permettraient de surpasser ces menaces ?
“Je pense que j’ai déjà fait le tour de cette question. J’ajouterai qu’il est nécessaire de renouer avec la réalité pour identifier les menaces, les neutraliser et interagir avec le monde qui nous entoure.”
13-: Quels sont les personnalités, auteurs, initiatives ou organisations qui paraissent dignes d’intérêts aujourd’hui selon vous ?
“Roger Scruton, décédé il y a peu et dont j’apprécie beaucoup les travaux sur le conservatisme à notre époque contemporaine. Il énonce aussi l’importance de l’esthétique, de la musique et de l’architecture classique qui font (et défont) une civilisation. Dans ses ouvrages, Scruton n’expose pas uniquement la pensée conservatrice. Il la vit au quotidien à son époque. C’est ce qui manque au camp conservateur (terme d’ailleurs méconnu en France), il faut proposer un avenir et un futur, être dans l’action et non dans la réaction.
Ensuite, je vais aller à l’essentiel en restant dans la sphère numérique car c’est celle de Terra bellum : Dans le format « intello » je citerai 7 jours sur Terre et l’Institut des Libertés, les deux proposent un excellent travail de réflexion qui complète parfaitement notre chaine. J’apprécie aussi beaucoup le travail de M Jacomet dans ses Discussions Sartoriales (disponible aussi en anglais), l’esthétique et le bon gout ont leur importance.
Aussi, nous avons la chance d’avoir énormément de personnalités qui parlent à beaucoup de personnes différentes et qui remplissent différents objectifs : Je pense notamment aux figures de Papacito ou Baptiste qui ont une approchent assumée très directe voir « beauf » et peuvent faire des erreurs et approximations mais leurs vidéos ont une âme. Ces gens, je le vois autour de moi, parlent à énormément de monde dans la France dont je suis issu, la France ouvrière, rurale et la classe moyenne. Code Reinho est aussi très intéressant et contrairement à ce que certains pensent, il prend en réalité beaucoup de pincette dans ces propos et responsabilise énormément sur les armes à feu.
Tourné vers l’étranger il y a ceux que vous avez invité dans votre média, Conversano, Kublai mais aussi Jean-Marie Corda, on apprécie ou pas, mais ils proposent des solutions concrètent qui peuvent parler à certains dans notre société actuelle.
Je trouve aussi les entretiens de Thinkerview ou du Livre Noir très enrichissants. Il y a encore des tas d’autres personnalités que je pourrai citer, Mister Geopolitix pour ses reportages, Le Raptor avec son nouveau format plus posé, Sub Brief (ENG) un ancien sous-marinier de l’US Navy, Serpentza (ENG) qui ouvre les yeux sur la Chine, Ben Shapiro (ENG) et sa répartie légendaire etc. En étant réaliste, j’admire aussi beaucoup le business model d’une chaine comme Nota Bene ou encore celui d’Hugo Décrypte. On tend à dissocier chaque personnalité, à les diviser en camps politiques et elles-mêmes s’entrechoquent parfois. N’oubliez pas que factuellement ils répondent tous à des besoins différents, sinon ils ne seraient tout simplement plus présents.”
14-: Y a t-il un sujet qui vous paraît délaissé aujourd’hui ou que vous considérez ne pas voir suffisamment dans les médias ou le débat public ?
“Oui, celui de penser ou repenser la politique au XXIe siècle. Nos institutions et notre fonctionnement politique semblent être totalement acquis et ne devraient jamais être remis en cause. Pourtant il serait temps de changer, ou la classe politique, ou le système politique.
J’admire la figure de De Gaulle, son combat pour redonner une place à la France et les fondements de la Ve République. Mais ils ne sont plus adaptés à nos politiciens actuels. La Ve repose sur une figure forte plébiscitée par le peuple et non pas sur un groupe de fonctionnaires et d’énarques comme aujourd’hui. La Politique est à voir comme une mission et non un travail.”
15-: Pouvez-vous nous donner un livre, un film et une musique qui selon vous vous représentent, ou auxquels vous tenez ?
Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne du conquistador Bernal Díaz del Castillo (XVIe siècle).
Je parlais de l’engagement précédemment, Bernal Diaz est un conquistador qui s’est engagé comme ses congénères dans une aventure exceptionnelle que plus aucun homme ne pourra vivre. Le livre est à voir plus comme un roman que comme une source historique précise sur la conquête de l’Empire Aztèque. J’ai toujours admiré l’épopée des conquistadors car elle est pleine de contraste et d’une dure réalité, pour le meilleur et pour le pire.
Excalibur (1981), la meilleure adaptation cinématographique de la légende arthurienne.
Tout y est représenté à merveille, le péché, la rédemption, la chevalerie ou encore la justice. C’est une bonne introduction à l’arthurianisme, qui est un sujet très complexe ayant modelé notre société médiévale et qui fait partie de notre patrimoine depuis le VIe siècle. Bien sûr, c’est aussi à lier avec mes origines profondes entre la Bretagne armoricaine et le Pays-de-Galles.
Le Prologue de l’Opéra Isis par Jean-Baptiste Lully (1677).
Le classicisme français dans toute sa splendeur, arrogant, magnifié, ambitieux et rayonnant sur l’Europe. Cette œuvre appartient au Grand Siècle, il fallait bien que je cite ma période historique favorite quelque part.
16-: Que pensez-vous pouvoir apporter à quelqu’un qui vous découvre ?
“Des clefs de compréhension sur le monde qui nous entoure, les rapports de forces et la place des puissances. Plus de faits que d’émotions.”
17-: Quels sont vos projets à l’avenir ? Dans les prochaines semaines et mois, à court terme, mais également votre vision à long terme.
“Concernant Terra Bellum, nous allons poursuivre notre démarche avec plus de contenus en évoluant pour atteindre nos concurrents directs qui font un très bon travail : Le Dessous des Cartes d’Arte et Geopolitis de la RTS. On parle là de deux chaines subventionnées, nous avons encore du travail bien que nos audiences se valent sur YouTube en termes de taille. Ce qui est déjà une belle réussite. Me concernant, j’attends avec impatience notre entretien qui arrivera en podcast et je pense être invité dans d’autres émissions. J’ai aussi d’autres projets personnels.”
18-: Où peut-on vous suivre ? Sur quel média ou réseau êtes-vous le plus actif ?
Principalement notre chaine YouTube, notre Telegram et notre Facebook.
19-: Un mot pour la fin ?
« La patience est supérieure à la concurrence »
Merci pour cette présentation, c’est une découverte.
En tant que source d’info géopolitique fiable dans l’anglosphère il y a clairement “The GreyZone”, et “Geopolitics in Conflict” tous deux entre autres sur Youtube.
Un peu etonné de voir Ben Shapiro dans la liste.
Merci encore.
Useful.